Ce prêtre qui s'offusque doit être bien peu traditionnel, car ce contre quoi il s'offusque est une pratique multi-séculaire et traditionnelle dans l'Eglise.
Depuis très, très longtemps, il est d'usage de chanter après l'élévation. On chante le Bénédictus de l'Agnus Dei (en cas Messe polyphonique développée) ou encore un motet au Saint-Sacrement (de préférence, et surtout en France, O salutaris hostia [Pie Jesu aux Messes de Requiem]).
Cette pratique ancienne est d'ailleurs signalée (et donc permise) dans le Cérémonial des Evêques (Livre I, Chap. 27, Numéro 9).
Il est vrai que l'Instruction De Musica Sacra et Liturgia de 1958, teintée comme elle est d'influences pastoralisantes, recommande le silence après la consécration (Chapitre 3, Partie I, A, b), Numéro 27-f). Mais elle n'interdit nullement la pratique traditionnelle signalée ci-dessus.
Cette discussion est d'ailleurs l'occasion de préciser pourquoi il est tout à fait hors de propos de chanter une pièce au Saint-Sacrement à l'offertoire, par exemple (ce qu'on entend pourtant souvent). La place du motet au Saint-Sacrement est après la consécration. C'est précisément pour cela (et rien d'autre) que furent composées la plupart des pièces au Saint-Sacrement de Palestrina et autres (et ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'en France on appelle ce genre de pièces des "élévations"). |