N'essayez pas de faire croire que vous vous intéressez beaucoup à tout point de vue qui tente de dépasser un tant soit peu les limites soigneusement circonscrites d'une vision du monde basée sur des références presqu'uniquement franco-françaises. Je fréquente et lis vos compatriotes depuis assez longtemps pour me permettre cette remarque, et quand on parle des tradis français, alors là on atteint le paroxysme!...

Vous avez très bien compris que pour moi votre lecture de la réalité s'inscrit dans une interprétation de la démocratie à partir de ce que la conception révolutionnaire de celle-ci a fait subir aux catholiques en France, ce qui a définitivement marqué le jugement que les tradis portent sur elle. Or, cette réalité n'a pas été vécue partout. Il n'y eut ni Terreur ni vraie menace communiste aux USA (au plan intérieur). Le "libéralisme" américain a permis aux catholiques de devenir la plus importante confession chrétienne dans ce pays, qui ne leur était pas forcément accueillant au départ, mais dont le fair play les a laissés s'épanouir. Est-ce pour autant l'idéal? Non. Mais dans ce pays oû les catholiques sont néanmoins minoritaires (signal, signal: ce n'est pas comme en France, oû la vaste majorité de la population est encore au moins de "souche" catholique), cette situation est certainement le mieux que l'Église puisse espérer de l'attitude d'un État à son égard dans de telles conditions. L'Église n'est pas passée du jour au lendemain de l'époque des martyrs romains à celle de la construction des cathédrales, et nous sommes revenus, au plan mondial, à l'ère des persécutions.