Ce mouvement a commencé à Québec en 1975 avec l'approbation du cardinal Maurice Roy. Il semblait alors des plus recommandables, ayant une note mariale prononcée, mettant l'accent sur l'Eucharistie et sur la loyauté envers Rome. En liturgie, les cérémonies sont soignées, suivant le NOM. Bref, un exemple de "conciliarisme" (sic) conservateur. Vraiment un modèle pendant un certain temps. Je ne sais ce qui s'est passé pour conduire à cette progressive aliénation envers l'Église officielle. C'est sûr qu'à l'époque de sa fondation le pseudo-esprit de Vatican II battait son plein, et nonobstant l'approbation épiscopale du mouvement, celui-ci était souvent en butte aux critiques pour sa dévotion mariale, son attachement à la Présence réelle et sa fidélité proclamée au pape. Avec le temps, s'est installée une mentalité d'assiégé et une méfiance envers toute critique extérieure. L'inspiratrice, une dame mariée, a pris de plus en plus de place. Je me rappelle qu'au début, l'Armée de Marie mettait de l'avant la Bible, l'Imitation, Saint-Louis de Montfort,... et Vatican II. Quelques années plus tard, on mettait surtout de l'avant les écrits de la "fondatrice" et de prétendues révélations (à elle et aussi d'autres sources). Quand elle a commencé à avoir des problèmes avec l'autorité diocésaine, l'Armée de Marie a multiplié les recours à Rome. Le résultat final était prévisible. C'est un exemple de situation oû de vrais et justifiables griefs ont cependant conduit des fidèles de bonne foi dans une impasse (l'Armée de Marie, au milieu de ses difficultés et malgré ses propres problèmes d'orthodoxie, ne lésinait pas sur la défense de la doctrine traditionnelle concernant les points autres que ceux oû elle était en défensive). Un fort noyau d'adhérents n'a jamais abandonné le mouvement, au point de pouvoir édifier un vaste complexe dans la campagne québécoise au bord d'un lac....