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JUILLET 2003 A MARS 2011

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Sursum Corda Imprimer
Auteur : Abbé Néri
Sujet : Sursum Corda
Date : 2007-07-09 16:44:42


Le temps de vacances estivales étant commencé je profite de ce moyen pour faire parvenir le contenu de mon bulletin mensuel à ceux de mes amis qui fréquentent le forum :



SURSUM CORDA !

Chers amis

Vous recevez ce numéro spécial du bulletin avec un retard certain, les événements auxquels je fus mêlé ces derniers temps en son en grande partie la raison, mais pas la seule.

Le mois de juin étant rempli de solennités il m’a été difficile de faire un choix et paradoxalement ce n’est pas par manque d’idées mais par surabondance que j’ai été dans une certaine perplexité et je me sui fait dépasser par le temps.

Alors commençons donc justement par le temps. Avec le moi de juin nous arrivons à la fin de l’année scolaire. La perspective de cette première succession cyclique m’a porté à considérer une autre plus élevé : avec la Pentecôte s’opère aussi la fin et le commencement d’un nouveau cycle dans le calendrier liturgique.

En effet dans la première partie de l’année liturgique tout est orienté vers la célébration du mystère du Christ : L’Avent prépare la fête de la Nativité de Notre Seigneur ; le temps de l’Epiphanie nous invite à contempler la Bonté que Dieu nous fait par l’Incarnation de son Fils ; le temps de la Septuagésime nous permet de passer de l’allégresse de Noël vers l’austérité du Carême et celui-ci à nous unir aux mystères de la mort et de la résurrection du Christ.

La deuxième partie à son point de départ avec la fête de la Pentecôte. Cette solennité clôt le cycle pascale et ouvre ce qu’on appelle le temps de l’Eglise. En fait c’est toujours d’une certaine manière le mystère du Christ que nous célébrons puisque nous sommes invités à contempler Dieu à l’œuvre par le Christ et l’Esprit Saint dans nos âmes.

C’est la raison pour laquelle le premier dimanche après la Pentecôte nous célébrons la fête de la très sainte Trinité. Nous sommes conviés à reconnaître que le premier fruit du sacrifice du Christ est de nous rétablir dans l’amitié avec Dieu ; grâce à Lui nous somme admis à être à nouveau dans l’intimité de la Sainte Trinité :

« Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. » (Jn 14 ; 23)

Voila la raison d’être de l’Eglise du Christ : Dieu nous appelle pour que nous puissions nous unir dans le Christ et par Lui correspondre à son amour pour nous.

Le Christ a choisi ses apôtres pour être les piliers de son Eglise et avant de retourner vers son Père il les a envoyés dans le monde pour convier les hommes de toutes les nations à faire partie du nouveau peuple que Dieu veut se former et bénéficier ainsi de la nouvelle Alliance scellé dans son Sang.

" Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils
et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous toujours jusqu'à la fin du monde. " (Math. 28 ; 18-20)

Voila l’œuvre de Dieu dans son Eglise, en elle nous apprenons à Le connaître et à L’aimer et nous recevons par les sacrements l’aide qui nous est nécessaire.

En effet nous ne pouvons connaître vraiment Dieu que par la foi et cela est l’effet de la grâce.

Nous ne pouvons aimer Dieu que dans la grâce.

Ainsi donc nous ne pouvons connaître et aimer Dieu que par la grâce et cette grâce Dieu a voulu nous la communiquer de manière ordinaire par l’intermédiaire des sacrements.

Les sacrements sont ainsi les biens les plus précieux de l’Eglise ici –bas. Et d’abord bien sur le Très Saint Sacrement, c'est-à-dire le sacrement de l’Eucharistie puisque il contient Celui qui est la source de toutes les grâces.

Voila pourquoi après la solennité de la sainte Trinité vient celle de la Fête Dieu qui nous invite à témoigner au Christ présent dans le sacrement toute notre reconnaissance pour ses innombrables bienfaits.

Cependant puisque avec le temps les chrétiens en sont venus à négliger la piété qui est due à ce sacrement vénérable, le Christ Lui-même a manifesté par l’intermédiaire de sainte Marguerite Marie, à quel point il nous est dommageable de nous laisser entraîner dans une si dangereuse voie de perdition.

Il nous a donc fourni Lui-même le remède a ce danger redoutable en nous conviant à la dévotion de son Sacré Cœur. Et voila la place qui occupe désormais dans le cycle liturgique du temps après la Pentecôte.

Tout le mois de juin lui est consacré pour mieux souligner l’importance de cette dévotion.

Ce mois de juin où nous n’avons pas fait apparaître cette lettre, mais cependant nous n’avons pas moins pensé à vous.

Deux événements m’on permis de approfondir l’esprit de cette dévotion qui nous est si chère : L’affaire des fidèles de Niafles et la fermeture de la chapelle du Sacré Cœur dont j’ai célébré la dernière Messe dans la solennité du très précieux Sang le premier juillet.

Ces deux événements m’on fait constater et même éprouver un peu de cette tristesse qui est celle du Christ en voyant la résistance des cœurs aux sollicitations de sa charité.

Au cours de ces premiers dimanches après la Pentecôte, je me suis rendu auprès des fidèles de Niafles (En fait venant de plusieurs localités proches de ce lieu à cause de la piété de celui qui fut le curé pendant des nombreuses années). Ces fidèles après la mort de leur vieux curé on bénéficié avec le consentement de l’ordinaire du lieu du ministère de un jeune prêtre de la fraternité saint Pierre, mais suite à l’hostilité déclaré du maire du village, l’évêque à décidé de mettre fin à cette situation et a donc interdit au prêtre de poursuivre son ministère. Il a convoqué une réunion publique houleuse dont il a fait part de sa décision. A la suite de cette réunion quelques fidèles désemparés ont occupé l’église en signe de protestation pour demander à l’évêque de ne pas détruire la communauté qu’avait été préservé grâce au dévouement de leur vieux curé.

L’évêque leur a proposé de manière provisoire la célébration de la messe de saint Pie V dominicale dans une église de Laval. Mais quoique en soit l’octroi de cette messe soit une bonne chose elle ne répondait pas à la demande que lui a été faite, puisque étant donné les circonstances (tant d’églises fermés faute de prêtres suffisants) il pouvait accorder la faculté de poursuivre la pratique de cette communauté avec l’assistance du prêtre de la fraternité saint Pierre éventuellement dans une autre église proche.

Au lieu de cela il s’est enfermé dans une attitude de refus et par son hostilité il a encouragé le maire du village dans sa violence vis –à- vis des fidèles qui occupaient l’église.

Les fidèles qui voulaient préserver l’existence de leur communauté durent faire face au germe de la division semé par l’évêque, en voyant une partie de leurs se contenter de la messe de Laval. Mais confiants dans la providence décidèrent de poursuivre leur action et organisèrent une messe à l’extérieure de l’église occupée.

Ce ainsi qu’invité à leur venir en aide j’accepté par charité de les apporter le secours nécessaire par la célébration de la sainte messe. Nous avons ainsi célébré les solennités de la sainte Trinité, de la Fête Dieu et du Sacré Cœur au milieu de une hostilité grandissante d’une partie de la population incité par la maire.

L’haine des ennemis déclarés de l’Eglise n’a pas tardé à manifester son soutien à l’attitude de l’évêque ! On a ainsi vu placardés dans les portes de l’église des affiches insultants signés par un groupe anarchiste : « L’évêque a raison les catholiques sont des cons » pouvait-on lire.

C’est n’est pas étonnant si le quatrième dimanche après la pentecôte on fut évacués des lieux par les gendarmes après un tumulte organisé par les bon soins du maire qui est allé chercher du renfort parmi les signataires de l’affiche signalée plus haut .

Nous nous sommes réfugiés dans le jardin d’un des fidèles quelques kilomètres plus loin où malgré tout j’ai pu célébrer la sainte messe. Avec quelle émotion avons-nous lu les paroles de l’épître du jour :

« Mes frères, j'estime que les souffrances du temps présent sont sans proportion
avec la gloire à venir qui sera manifestée en nous. » (Rom. 8 ; 18)

L’attitude arbitraire de l’évêque, le sectarisme du maire, la haine des anarchistes, la violence de la foule, la tiédeur, l’indifférence, l’incompréhension des frères chrétiens en voila autant de manifestations de la dureté plus moins grande du cœur qui a tant affligé le cœur de Notre Seigneur.

Le spectacle de tant d’haine et de violence m’ont permis de ressentir au moins un peu de cette tristesse qu’a accablé le cœur de Notre Seigneur dans son agonie à la vu du refus du salut qu’il nous a apporté et même de l’ingratitude et de la négligence de ceux qui dissent croire en Lui.

Et malgré tout cela c’est ne pas la tristesse qui l’emporte parce que au milieu même du tumulte Dieu m’a donné le réconfort à travers les regards lumineux des touts petits enfants qui se tournaient vers le prêtre comme des agneaux vers le pasteur quand ils sont cernés par des loups.

Avec quelle conviction ai-je récité alors pendant la messe les paroles de l’introït :


« Dieu est ma lumière et mon salut : qui craindrais-je ?

Dieu est le rempart de ma vie : de qui aurais-je peur ?

Quand des méchants se sont avancés contre moi, pour dévorer ma chair ; quand mes adversaires et mes ennemis se sont avancés, ce sont eux qui ont chancelé et qui sont tombés.

Qu'une armée vienne camper contre moi, mon coeur ne craindra point ;
que contre moi s'engage le combat, alors même j'aurai confiance. » (Ps. 26 ; 1-3)

Ainsi donc, juste le dimanche d’après j’ai célébré la dernière messe prévue dans la chapelle du Sacré Cœur rue Gerbert. Les événements qui l’ont précédé m’ont permis d’amenuiser la peine qui en résulte. Il est toujours triste de voir fermer un lieu de culte surtout dans les circonstances où cela s’est passé. La chapelle devait son existence à la générosité de certains fidèles, sa fermeture à la cupidité d’autres. Il est toujours amer de constater l’hostilité de ceux qui se prétendent nos frères !

Et pourtant la Providence veille, et sans avoir d’interruption j’ai pu proposer l’assistance à la Messe aux habitués de la chapelle des le dimanche suivant à 10h dans la chapelle du centre saint Paul rue saint Joseph.

Alors c’est la fin là aussi d’une forme de ministère et le début d’une autre. Nous arrivons à l’heure présente au début d’une nouvelle situation dans l’Eglise, elle est pleine d’espérance. En effet avec la publication du motu proprio du Pape Benoît XVI qui reconnaît publiquement la légitimité et la valeur de la liturgie traditionnelle nous voyons en partie la réalisation d’un vœu que Mgr. Lefebvre avait formulé il y a 30 ans :

« Je souhaite donc, de tout mon cœur, que l’année à venir voie enfin la solution de la crise que secoue l’Eglise, et qui nous crée de si douloureux problèmes. Ainsi nos jeunes prêtres pourraient exercer leur apostolat, avec les bénédictions et les encouragements qui leur sont dus. »







La discussion

 Sursum Corda , de Abbé Néri [2007-07-09 16:44:42]