Que ce film soit critique de l'Église, c'est évident. Mais il l'est encore plus de l'attitude des protestants allemands: alors que ce film présente les états d'âme et déchirements internes et parfois personnels de membres de la hiérarchie catholique, il tend à démontrer que les protestants, quant à eux, se sont tout simplement écrasés sous la pression sociale ambiante - au point que le pieux militaire luthérien ne voit aucune autre option que de s'adresser au Vatican, tandis que ses propres co-religionnaires refusent d'admettre la réalité. Je crois que cela aussi est sans doute très réducteur et simpliste à outrance. Et n'oubliez pas les remarques du bon et cynique médecin nazi qui fait observer au jésuite que les Alliés connaissent l'exitence des camps (comme tout le monde: témoin le passage incessant de trains bondés de monde et complètement vides au retour...) mais s'abstiennent de bombarder les lignes de chemin qui y mènent pour économiser les munitions réservées à des cibles plus stratégiques! Alors le fait est que tout le monde en prend pour son rhume dans ce film, qui, je le répète, est simpliste mais, en somme, assez équitable dans la répartition du blâme. On n'en est plus à prétendre que Pie XII était seul à savoir dans toute l'Europe et qu'il aurait pu forcer Churchill et Roosevelt à agir, eux qui n'auraient rien su, ce qui est complètement faux évidemment...