Comment réagiraient les acharnés défenseurs de la FSPX si la levée des excommunications était posée non comme le préalable mais comme la conclusion d'une négociation qui au surplus ne libéraliserait pas universellement la célébration du VOM mais accorderait à la FSPX un statut de prélature personnelle (comme l'Opus Dei) ou une structure similaire à celle d'un diocèse non territorial (comme l'évêché aux armées), la dégageant ainsi dans une large mesure des brimades locales?

Pour en arriver là il faudrait sans doute quand même accepter certaines choses comme d'admettre le gouvernement ordinaire de l'Église dans la vie concrète de la fraternité et, oui, reconnaître la validité du NOM et la légitimité de Vatican II, quitte à exiger le droit à une critique loyale et respectueuse.

Il me paraît évident que dans l'état actuel des choses, un tel accord ne passerait pas la rampe auprès de fidèles à qui on a enseigné la méfiance depuis tant d'années, et qui comprendraient mal que soit accepté ce qui la veille était présenté comme inacceptable.

Pourtant, ne peut-on pas constater là-dessus un raidissement progressif à travers les années? Mgr Lefebvre ne réclamait-il pas simplement, dans les années 70, le droit de "laisser faire l'expérience de la Tradition"? Ne disait-il pas à une époque qu'on devait pouvoir interpréter Vatican II "à la lumière de la Tradition"? Si Mgr Lefebvre est l'inspiration et la lumière de ce mouvement, n'est-il pas possible de se référer à l'un ou l'autre moment de son évolution en reconnaissant honnêtement qu'il a varié dans son appréciation des faits et son jugement pratique, et donc que la fraternité pourrait aussi changer son attitude sans le trahir?