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Enquête : comment Attac infiltre l'école Imprimer
Auteur : gégé81
Sujet : Enquête : comment Attac infiltre l'école
Date : 2005-08-06 12:01:47

LE FIGARO DE CE MATIN

Saïd Mahrane
[05 août 2005]


Attac revendique plus de 36 000 adhérents, dont un tiers de salariés de l'Education nationale. (Photo REA.)



«Marre du militantisme à l'école !» Philippe, 52 ans, professeur d'histoire dans un lycée de Seine-Saint-Denis, peste depuis des années contre le «prosélytisme» exercé au sein de son établissement par une partie de ses confrères. Ces «professeurs missionnaires» ont pour point commun d'appartenir à l'organisation altermondialiste Attac (Association pour une taxation des transactions financières et l'aide aux citoyens).


Avec plus de 36 000 adhérents revendiqués dont un tiers de salariés de l'Education nationale, Attac trouve en effet dans les salles de professeurs des collèges et lycées un de ses terreaux les plus fertiles. L'approche semble bien rodée : «Ça commence par des affiches apposées sur les panneaux syndicaux appelant à telle ou telle mobilisation, comme le rejet de la Constitution européenne, un débat se crée et cela se termine en réunion d'information, parfois au sein même de l'établissement, avec une ou deux adhésions à la clef», explique Philippe, témoin de ce genre d'assemblée.


On y trouve également «des formulaires d'abonnement à des revues altermondialistes ou des invitations à des colloques antilibéraux organisés par Attac».


L'école est devenue, selon lui, un lieu «d'endoctrinement privilégié». Son syndicat, le Snalc, milite d'ailleurs depuis plusieurs mois pour l'installation de panneaux «libre expression pour faire entendre d'autres voix». «La doctrine» est aussi présente dans les salles de cours. Les versions révisées de l'histoire ou l'antilibéralisme économique primaire «sont légion». Un constat que partage Isabelle, jeune professeur de français dans un lycée professionnel parisien et sympathisante socialiste : «J'ai lu un jour des polycopiés sur l'histoire économique de l'Europe appartenant à une amie prof d'histoire et membre d'Attac, où il était question de libéralisme et de domination du Nord sur le Sud, un vrai tract de propagande», se souvient-elle. Dans ce genre de situation, «le silence est de mise au risque d'être traité de fasciste».


La dénonciation de l'enseignement de l'économie dite «libérale» est un des principaux combats de l'association. D'où la priorité qu'elle s'est fixée : la création d'un «service action» composé de professeurs d'économie. Et de s'insurger, comme en octobre 2003, lorsque 200 professeurs de sciences économiques et sociales étaient invités à s'exprimer devant plusieurs chefs d'entreprise lors d'une réunion organisée par l'Institut de l'entreprise.


Au ministère de l'Education nationale, on assure pourtant que «l'Inspection générale de sciences économiques et sociales veille à tout cela» et que la plupart des professeurs ont «une certaine éthique et évitent de faire de la politique en cours». L'Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) affirme quant à elle que les professeurs sont «de plus en plus inspectés». Une augmentation des procédures qui coïncide avec les propos de Francis Mer, alors ministre de l'Economie, sur les manuels scolaires «marxistes qui ne donnent pas une bonne connaissance du monde de l'entreprise».


Attac, de son côté, jure ne donner «aucune consigne de recrutement à [ses] adhérents enseignants» et qu'il s'agit là «d'initiatives personnelles». Un fascicule édité par l'association prouve pourtant son activisme face à ce qu'elle appelle «l'offensive libérale sur l'école» : «Nous souhaitons oeuvrer à ce que les esprits conditionnés par près d'un quart de siècle de bourrage de crâne libéral recommencent à fonctionner librement. (...) En France, compte tenu de la spécificité de son système éducatif, c'est de l'intérieur même du secteur public que se mène l'offensive libérale, toujours en référence aux «valeurs de l'entreprise», ramenées aux seules valeurs des employeurs».


Se défendant d'être un mouvement politique, Attac en a pourtant la rhétorique mais aussi le fonctionnement : appel à voter contre la Constitution européenne, tentative de monter des listes «100% altermondialistes» aux dernières européennes, universités d'été, candidat possible en 2007 (voir ci-dessous), tribunes politiques... C'est ce qu'elle appelle «produire du politique au sens noble du terme».

Depuis quelques années, Attac est devenue un refuge pour les enseignants déçus de la gauche et en mal de débats. Une tendance qui a le don d'agacer la gauche en général et le Parti socialiste en particulier. A tel point que son porte-parole, Julien Dray, par ailleurs ex-membre d'Attac, a qualifié récemment l'organisation de «bras armé contre le PS», un Parti socialiste inquiet de cette nouvelle concurrence sur un terrain qui lui fut longtemps acquis : l'Education nationale.






La discussion

 Enquête : comment Attac infiltre l'école, de gégé81 [2005-08-06 12:01:47]
      [réponse], de Simon [2005-08-06 12:45:02]