Vous savez, je n'aime pas vraiment me chamailler pour le plaisir de la chose. Ceci étant dit parce que je n'ai pas l'impression que nos positions soient tellement éloignées sur le fond de la question, quitte à s'entendre sur le sens des mots. Vous n'aimez pas le mot "intrinsèque", bon. Pensez-vous qu'il me fasse peur? Parlons alors plutôt de la dignité intrinsèque de la nature humaine en raison de la Création et plus encore de la Rédemption. L'image divine reflétée au coeur de l'être humain a pu être blessée, elle n'a pas été effacée par le péché originel (ou sinon on est au mieux protestant, au pire manichéen: d'accord jusque là?), et si vous en doutez lisez Trente sur la justification. Les dons de Dieu sont sans repentance, alors l'homme n'a pas la liberté de retirer à un être humain quelconque la considération due à sa dignité de créature. Non, ce n'est pas une façon détournée pour dire que la dignité de l'homme lui vaut le droit de se donner sa propre loi: en référer à sa nature et à l'acte gratuit du Créateur, c'est reconnaître que cette dignité est trouvée dans le rapport de dépendance à Dieu. Et cela, peu importe qu'il le sache ou non; peu me chaut que l'incroyant moyen me comprenne pas quand je lui dis que les droits de la personne lui sont reconnus par l'Église pour qu'il s'en serve afin de reconnaître l'appel du Souverain Bien. Les plus brillants ne s'y sont jamais trompés, quand ils refusaient de prendre au mot Jean-Paul II parce qu'ils comprenaient fort bien que le pape ne parlait pas leur langage.