Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=832796
images/icones/neutre.gif  ( 832796 )Une nouvelle voie de sainteté ? par Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (2017-08-07 17:53:51) 

Le 11 juillet 2017, le Saint-Père a établi par Motu Proprio un critère inédit permettant d'ouvrir un procès en béatification : celui de l'offrande de la vie.

Jusqu'ici, le martyre et l’héroïcité des vertus, et les cas équipollents - lorsque le Pape confirme un culte déjà ancien - étaient les trois seuls critères sur lesquels l’Eglise catholique s'appuyait afin d'entamer la procédure canonique pouvant aboutir à la béatification ou à la canonisation d'un saint. Le Saint-Père, par le Motu Proprio Maiorem hac dilectionem entend en rajouter un quatrième : celui de « l'offrande de la vie ».

Le nouveau document pontifical vient conclure la réflexion lancée lors de l’Assemblée plénière de la Congrégation pour les causes des saints en septembre 2016, sur l'opportunité d’élargir les possibilités d’enquêter sur d'éventuels futurs bienheureux.

La notion d'offrande de la vie introduit ainsi une nouveauté : le fait de pouvoir procéder à la béatification « de ces fidèles qui, poussés par la charité, ont offert héroïquement leur vie pour le prochain en acceptant librement et volontairement une mort certaine et prématurée avec l’intention de suivre Jésus », ainsi que le note l’Osservatore Romano.

Dans cette perspective, le constat de la sainteté ne réside pas dans la preuve de la répétition prolongée d'actes vertueux mais dans un « unique acte héroïque qui par sa radicalité, son irrévocabilité et sa persistance usque ad mortem exprime pleinement l’option chrétienne », ainsi que le souligne le texte du Motu Proprio.

Il est à noter que dans cette nouvelle voie, le lien entre l'offrande de la vie et la mort prématurée devra être clairement établi au cours du procès, ce dernier devant suivre les normes en vigueur des autres procédures de béatification : ainsi, par exemple, le miracle dû à l'intercession du futur bienheureux devra toujours être constaté.

Gageons que ce nouveau critère ne laissera pas de susciter un débat au sein de l'Eglise. Car il n'est pas indifférent de passer de la pratique héroïque des vertus de foi, d'espérance et de charité - les vertus théologales - ainsi que de toutes les autres vertus - telle la force ou la justice -, à la pratique d'une vie chrétienne ordinaire, fût-elle couronnée par une mort héroïque. L'Eglise, lorsqu'elle porte sur les autels le culte d'un saint, entend glorifier la sainteté resplendissante de sa vie autant que l'éminence de ses vertus.

Depuis plusieurs années, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a développé une réflexion de fond sur l'évolution actuelle des procédures de béatification et de canonisation. Le lien ci-dessous renvoie à une étude de l'abbé Jean-Michel Gleize, professeur de théologie fondamentale au séminaire d'Ecône, à l'occasion de la canonisation du pape Jean-Paul II. Elle éclairera le lecteur sur cette importante question.

Doutes sur la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II

FSSPX Actualités
images/icones/neutre.gif  ( 832960 )Est-ce que le but de cette nouvelle règle par le torrentiel (2017-08-10 11:34:21) 
[en réponse à 832796]

n'est pas de béatifier subito le P. Jacques Hamel, dont je ne sache pas qu'aucun miracle ait été attesté à ce jour? Soit dit avec tout le respect qui s'impose pour la mort de ce prêtre, mais sans présumer que la mort violente donnée par quelqu'un fasse un saint de celui qui l'a reçue, et l'a reçue en diabolisant son persécuteur, et en le rouant de coups de poing, ce que n'a pas fait NSJC avec ses bourreaux. Il y a une utilisation politique de cet acte barbare qui, dans ce contexte de "guerre contre le terrorisme", ne me paraît pas très saine.
images/icones/1w.gif  ( 832977 )Non car c'est un martyr! par PEB (2017-08-10 17:52:58) 
[en réponse à 832960]

Un martyr n'a pas besoin de miracle pour en autoriser le culte public. En revanche, sa mort violente en haine de la Foi suffit, à condition d'avoir vécu un minimum chrétiennement.

Par symétrie des formes, l'offrande de vie peut être invoquée dans des circonstances similaires. Sauf que, dans ce cas, c'est la Charité exercée à l'extrême de la Foi qui promeut l'héroïcité de l'agonie selon le commandement: "Il n'y a pas de plus grand amour que de mourir pour ses amis."

Au cas particulier de l'Abbé Jacques Hamel, on peut sans erreur présumer le martyre au vu des circonstances. Ce qui est spécifique, c'est que l'assassinat n'est pas du fait d'autorité publique mais d'un agresseur anonyme, contre lequel la légitime défense est susceptible de s'exercer. Le Christ, au contraire, a subi sa Passion de la part de corps constitués, au devant desquels toute résistance est qualifiable de rébellion. C'est, entre autres, pour cela qu'Il ne s'est pas révolté.
images/icones/neutre.gif  ( 832980 )Le martyr doit être un acte libre non? par Mboo (2017-08-10 18:02:11) 
[en réponse à 832977]

Je ne connais pas les circonstances de l’assassinat du père Hamel, mais à mon sens le simple fait d’assassiner une personne parce-qu'elle est catholique ne fait pas de cette personne un martyr, le martyr doit être un choix libre, et non un acte qu'on pourrait subir malgré soit, du moins c'est mon avis.
Concernant le cas du père Hamel, la précipitation avec laquelle on a parlé de martyr m'intrigue. Y a t'il eu des témoignages de comment son assassinat c'est déroulé?
images/icones/1w.gif  ( 832985 )Où est la liberté? par PEB (2017-08-10 18:31:12) 
[en réponse à 832980]

Il n'y a pas a priori de liberté dans la passion que subit un martyr: personne ne veut, de lui-même, se faire égorger. Un fidèle ne doit pas le rechercher pour lui-même. Toutefois, sa fidélité quotidienne à l’Évangile peut placer le chrétien dans une position où il devra être prêt à verser son propre sang en témoignage.

Au cas particulier, le martyr découlait de la constance du ministère sacerdotal à la messe quotidienne de la paroisse. Et c'est précisément à ce ministère que les criminels voulaient attenter, plus qu'à la personne physique qui l'incarnait.

Quant aux circonstances exactes, il y a les rapports de police auxquels le diocèse a sans doute eut accès, tout comme la famille. Je n'en sais guère plus sinon la présence de fidèles survivants qui ont témoigné de la violence de l'attaque.
images/icones/neutre.gif  ( 832990 )Comment vous ne voyez pas? par Mboo (2017-08-10 18:55:43) 
[en réponse à 832985]

Lisez l'histoire de tous les martyrs, ils avaient le choix d'avoir la vie sauve à condition d'apostasier leur Foi, donc c'est en toute liberté qu'ils ont subit leur martyr.
Et je ne sais pas si on parle de la même chose, ou peut être je ne vous comprend pas, sinon comment raisonnablement un acte subit peut être méritoire? la notion de mérite implique au minimum un acte posé ou accepter LIBREMENT et on accepte librement un événement lorsque notre volonté intérieure ne s'oppose à cet événement, un peu comme le bon larron qui acceptait son sort et le mauvais qui ne l'acceptait pas! sinon il y a quel mérita de subir malgré soit un événement?
images/icones/iphone.jpg  ( 833002 )Pas toujours par Vincent F (2017-08-10 20:40:20) 
[en réponse à 832990]

Voir par exemple les martyrs de la Révolution, le bienheureux Père de Foucauld....
images/icones/bravo.gif  ( 833007 )In odium fidei (pdt) par Rémi (2017-08-10 21:32:16) 
[en réponse à 833002]

Tout est dans le titre.
images/icones/neutre.gif  ( 833000 )D'accord avec Mbop! par le torrentiel (2017-08-10 20:09:39) 
[en réponse à 832985]

qui, habitant en Afrique, peut ne pas avoir suivi de très près les circonstances de la mort du P. Hamel.

Les martyrs ont usé de leur liberté de ne pas apostasier face à une autorité qui le leur demandait.


La distinction consistant à ne pas se rebeller contre une autorité extérieure et à le pouvoir face à un agresseur me paraît habile,mais un peu casuistique. Nul doute que la réaction du P. Hamel encore vert, qui
roue son agresseur de coups de poing en lui criant: "Va-ten, Satan", est instinctive, bien plus qu'elle ne relève d'un raisonnement aussi élaboré que le vôtre.


Le Père Hamel ne s'est pas montré doux avec son agresseur, il n'a pas eu le temps d'entrer dans le dialogue qui a suivi et qu'a conté la sœur Danièle. Une telle douceur dans l'agression eût été évangélique et édifiante.


Dans le cas d'espèce, si la victime n'avait pas été un vieil homme encore assez vert pour se défendre avec ses poings et ses pieds, si ce n'avait pas été un prêtre, si, même au plan laïque, ce n'avait pas été le dépositaire d'une autorité, "même religieuse...", on aurait traité cette histoire comme une agression qui a mal tourné.


De même, c'est parce que les hommes auxquels s'en sont pris récemment les djihadistes à coups de marteau ou de couteau sont policiers ou militaires qu'on a parlé de leur agression comme d'un acte terroriste. Des tas de civils ordinaires font l'objet au quotidien d'agressions plus graves.


Ce qui reste vrai dans le cas du Père Hamel, c'est qu'au vu des derniers témoignages qui ont été apportés à son sujet, il espérait dire sa messe jusqu'à son dernier jour. Donc il avait un grand désir d'être fidèle à son ministère, y compris dans la manière dont il pouvait répandre la Grâce du sacrement de l'Ordre.
images/icones/neutre.gif  ( 833067 )Ah, c'est un point positif, car les médias n'ont pas donné beaucoup de détails par Sacerdos simplex (2017-08-11 13:50:33) 
[en réponse à 833000]

sur sa vie spirituelle ; de mon côté, j'ai entendu un tel bruit médiatique que je n'ai rien entendu :

Ce qui reste vrai dans le cas du Père Hamel, c'est qu'au vu des derniers témoignages qui ont été apportés à son sujet, il espérait dire sa messe jusqu'à son dernier jour. Donc il avait un grand désir d'être fidèle à son ministère, y compris dans la manière dont il pouvait répandre la Grâce du sacrement de l'Ordre.


Parce que chaque semaine on entend sur ce Forum des témoignages relatifs à des prêtres de son âge, qui multiplient les erreurs et même les hérésies ; des prêtres qui disent en chaire que l'enfer n'existe pas, et que, en supposant qu'il existe, il est "vide" ou ne va tarder à l'être ; que la Vierge n'était évidemment pas vierge, et qu'en plus elle a sûrement eu d'autres enfants ; qu'ils n'ont pas d'objection pour bénir des mariages qui n'en sont évidemment pas ; que les paroles de Jésus "Ceci est mon corps" ne sont évidemment pas à prendre au pied de la lettre, et ainsi de suite.
Et puis il y a un certain nombre de prêtres âgés qui ont eu une vie parfois un peu inattendue.

Alors je m'interroge. Je ne connais rien de ce Père Hamel, mon propos n'est pas de le juger, mais simplement je serais désorienté si j'apprenais qu'un prêtre infidèle à son sacerdoce était béatifié et proposé en exemple au peuple chrétien.

Supposons ainsi qu'un prêtre pas très fidèle (par exemple qui aurait une concubine, ou qui fréquenterait régulièrement des lieux de perdition, au motif que Dieu est infiniment miséricordieux et qu'il sait bien que nous sommes faibles) soit assassiné en haine de la foi, et en plus de telle sorte qu'il n'ait pas eu la possibilité d'accepter sa mort : quels honneurs mériterait-il ?

Autre supposition. Un certain nombre de musulmans, il y a encore un an, étaient persuadés que les Occidentaux, tous (fervents ?) chrétiens comme chacun sait, étaient des croisés dirigés dans leur croisade par François Hollande. Imaginons que l'un d'eux l'ait exécuté de manière totalement imprévue et imprévisible, par exemple d'un coup de feu, en criant : "Meurs, sale chrétien, sale chef des croisés !...".
Cela suffirait-il pour en faire un martyr ? pour le béatifier ?
Et les victimes des attentats collectifs (Nice...) ?
Y compris aussi les musulmans qui se trouvaient dans la foule ?...

Je redoute donc un peu cet emballement médiatique, qui a fait que la vie spirituelle personnelle du Père Hamel a été "écrasée" par le bruit, tandis que les délais n'ont pas été conservés. Je sais qu'une dispense est possible. Mais une dispense de délai ne doit pas être prise à la légère, surtout quand il y a une telle agitation médiatique.
images/icones/neutre.gif  ( 833080 )Très bonne analyse par Mboo (2017-08-11 16:55:40) 
[en réponse à 833067]

Rien à ajouter, sinon ce phénomène est à mon avis un autre glissement de l'Eglise vers l'humanisme.
Vous savez dans la culture occidentale humaniste, les victimes des "méchants" sont élevés au rang de héro, comme naturellement ils suscitent de la sympathie parce-qu'ils sont victimes, on saute le pas pour faire d'eux des héros. Et toujours dans cette culture, celui qui meurt en défendant un "faible" est alors un super héros (ce qui n'est pas tout à fait faux) mais dans la Foi chrétienne celui qui se fait assassiner parce-qu'il est chrétien, celui qui sacrifie sa vie pour sauver celle d'un plus "faible" n'est pas un saint uniquement à cause de cela!
Et tout le tapage autours du "martyr" du père Hamel, et cette nouvelle voie sainteté que François introduit est un autre signe de la corruption de l'Eglise par l'humanisme.
images/icones/neutre.gif  ( 833008 )Salvéte, flores Mártyrum par Meneau (2017-08-10 21:38:36) 
[en réponse à 832980]

Et les Sts Innocents, célébrés par l'Eglise de tout temps comme des martyrs ? Même "Fleurs des martyrs" ? Ont-ils fait un choix libre ?



Collecte
Dieu, dont en ce jour les Innocents Martyrs ont confessé la gloire, non en parlant mais en mourant, faites mourir en nous tous les penchants au vice, afin que votre foi, que notre langue proclame, notre vie en témoigne aussi dans notre conduite.



Cordialement
Meneau
images/icones/neutre.gif  ( 833054 )Sur les martyrs de la Révolution, le Père de Foucauld et les saints innocents. par le torrentiel (2017-08-11 09:01:39) 
[en réponse à 833008]

Les premiers ne savaient-ils pas ce qu'ils risquaient de subir en étant réfractaires à la Constitution civile du clergé et en continuant de professer la foi sous la Terreur?


Le martyre a été un horizon permanent et comme attendu de la vie du Père de Foucauld, en sorte que sona gression a courronné le risque de la vie cachée dans le désert, rendant toujours possible l'attaque de bédouins dont même le maréchal Liautey, s'il avait écouté le conseil du prêtre géographe inspiré, n'auraient pas de tous pu faire des chrétiens.


Quant aux saints innocents dont l'exemple me semble pertinent, outre que Dieu leur a probablement donné la Grâce de la foi par une illumination spéciale deleur conscience, ne font-ils pas le pont, dans les Evangiles de l'Enfance, entre l'Ancien et le Nouveau Testament? Le Seigneur Qui vient de naître doit revivre l'Exode en accéléré. L'épisode des saints innocents est le rappel humain tragique de l'avant-dernière plaie d'Egypte, entraînant directement l'Exode avant l'ultime endurcissement de Pharaon, miroir vétéro-testamentaire du fait que les massacres des saints innocents provoquent la fuite en Égypte de la Sainte Famille, non seulement sous la conduite de Joseph, père nourrissier de Jésus, mais sur les pas du patriarche Joseph et pour que Jésus devienne le nouveau Moïse.
images/icones/5b.gif  ( 833062 )Arrêtez d'inventer des choses par PEB (2017-08-11 11:46:20) 
[en réponse à 833054]

Dire que des petits enfants ont eu quelque illumination est une extrapolation hasardeuse dont le but est de faire entrer de force les faits évangéliques dans une théologie personnelle.
Comme dit la pub: "Pas la peine d'en rajouter!"
Le martyre de ces pauvres enfants repose sur leur assassinat perpétré en seule haine du Christ (même pas de la Foi!), ainsi que sur leur innocence présumée du fait de leur extrême jeunesse. La Tradition n'a jamais dit qu'on leur avait demandé de professer explicitement quoi que ce fût.

Le martyre est qualifié dans le geste du bourreau, bien plus que dans la victime: c'est ainsi que l’Évangile rapporte avec horreur l'iniquité d'Hérode. C'est pourquoi aussi l’Église Apostolique a canonisé la totalité des victimes du génocide arménien par l'armée ottomane en 1915. Et il me plait intellectuellement de souscrire à cette proclamation.

Donc, on peut dire sur l'Abbé Jacques Hamel, que je pense être bienheureux mais dont j'attends paisiblement le jugement de l’Église:
- les assassins ont prémédité le crime en haine de la Foi chrétienne, de l’Église, de son sacerdoce et de ses rites;
- le prêtre a pu avoir usé des moyens de légitime défense face à des voyous qui n'avaient rien d'une autorité constituée, tout en désignant le véritable commanditaire à savoir Satan (ce qui vaut pardon implicite à ses meurtriers: "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font!")
images/icones/neutre.gif  ( 833076 )on n'invente rien alors tenez... par Mboo (2017-08-11 16:35:29) 
[en réponse à 833062]



Saint Thomas D'Aquin
ARTICLE 1: Le martyre est-il un acte de vertu?
Objections: 1. Il ne semble pas, car tout acte de vertu est volontaire. Mais le martyre n'est pas
toujours volontaire, comme on le voit pour les saints innocents massacrés pour le Christ, dont S.
Hilaire nous dit: " Ils ont été portés au sommet des joies éternelles par la gloire du martyre.

Solutions: 1. Certains ont soutenu que l'usage du libre arbitre s'était développé miraculeusement chez
les saints innocents, si bien qu'ils ont subi le martyre eux aussi volontairement. Mais parce que cela
n'est pas confirmé par l'autorité de l’Écriture, il vaut mieux dire que la gloire du martyre, méritée chez
d'autres par leur volonté propre
, ces tout-petits mis à mort l'ont obtenue par la grâce de Dieu.
Car
l'effusion du sang pour le Christ tient la place du baptême. Aussi, de même que chez les enfants
baptisés le mérite du Christ, par la grâce baptismale, est efficace pour obtenir la gloire, de même chez
les enfants mis à mort pour le Christ, le mérite du martyre du Christ agit pour leur obtenir la palme du
martyre. Aussi S. Augustin dit-il dans un sermon où il semble les interpellera: " Celui qui doutera que
vous ayez reçu la couronne parce que vous avez souffert pour le Christ, doit penser aussi que le
baptême du Christ n'est pas avantageux aux petits enfants. Vous n'aviez pas l'âge pour croire au Christ
qui allait souffrir; mais vous aviez la chair dans laquelle vous subiriez votre passion pour le Christ
voué à la passion.



Mais une épreuve qu'un adulte subit malgré lui ne peut pas lui être méritoire, c'est une évidence tout de même
images/icones/neutre.gif  ( 833011 )C'est l'inverse ! par Turlure (2017-08-10 21:46:25) 
[en réponse à 832980]

Comme cela a été dit, un martyr est quelqu'un qui a été tué en haine de la foi. Ainsi, c'est parce que les saints Innocents ont été massacrés à cause de la naissance du Christ que l'Eglise les célèbre alors qu'il n'y avait aucune liberté de leur part.

Au contraire, si l'on reconnaît l' "offrande de la vie" comme nouveau cas de sainteté, cela suppose effectivement un acte libre. Offrir sa vie et se la faire voler n'est pas la même chose !
images/icones/neutre.gif  ( 833050 )Cette hypothèse est discutable par Mboo (2017-08-11 08:13:16) 
[en réponse à 833011]

En effet certain théologien disent que Dieu a par un moyen qu'il connait donné la possibilité aux saints innocents d'accepter librement leur martyr.
D'autres part dans le cas où ce n'est pas le cas, la sanctification d'une personne qui n'a pas encore l'âge de raison n'est pas du même ordre que celle d'un adulte. Ainsi un bébé qu'on baptise et qui meurt va au Ciel. Un adulte qu'on baptise et qui n'a pas eu la contrition d'un péché mortel qu'il aurait commis ne va pas au Ciel s'il meurt après son baptême.
Donc je trouve que c'est inapproprié de prendre l'exemple des saints innocents pour prétendre que le seul fait de se faire assassiner parce-qu'on est chrétien fait de nous un martyr chrétien.
Et cette proposition me parait évidemment fausse dans la mesure où un acte qu'on subit malgré soit n'est pas méritoire
images/icones/1n.gif  ( 833016 )Et saint Stanislas ? par Marchenoir (2017-08-10 22:10:37) 
[en réponse à 832980]

Évêque de Cracovie et martyr, assassiné alors qu’il célébrait le Saint Sacrifice.
images/icones/neutre.gif  ( 833052 )Se faire assassiner parce-qu'on est chrétien ne fait pas ipso-facto de nous un martyr par Mboo (2017-08-11 08:38:06) 
[en réponse à 832980]

Du moins c'est mon avis et cela me semble évident.
Concernant les cas qui ont été déclaré martyr pour ce motif et qui ont été cités plus haut, je ne les connais pas particulièrement, mais on doit tenir compte du contexte, et de la personne.
- Ainsi un Saoudien qui devient chrétien est déjà réellement un martyr potentiellement de façon que si un jour il se fait assassiner soit par les autorités ou même par un autre pour se motif, pas de doute c'est un martyr car le contexte fait que le simple fait de se faire baptiser en Arabie Saoudite est déjà un choix clair du martyr, un peu comme à l'époque des persécutions des premiers chrétiens le simple fait de devenir chrétien était une façon de choisir le martyr.
- Une personne déjà connue pour son engagement dans sa Foi, peut très bien être déclarée martyr si elle se fait assassiner pour cette raison, à cause de son engagement à suivre Christ qu'elle a déjà eu à témoigner, on peut donc croire qu'elle a accepté avec charité de donner la vie qu'on lui a arraché par son assassinat, donc dans ce cas on ne se limite pas seulement au fait qu'elle a été assassiné, mais on tient également compte de sa vie chrétienne menée avant son assassinat.

Sinon de façon absolue le simple fait d'avoir subit un assassinat pour sa Foi ne fait pas de nous un martyr parce-que ce n'est pas un acte libre donc ce n'est pas un acte méritoire. Seul les actes méritoires nous ouvrent le Ciel. Ce qu'on subit malgré soit n'est pas méritoire, cela me semble assez évident.
images/icones/neutre.gif  ( 833053 )Le martyre selon sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus par Chicoutimi (2017-08-11 08:59:17) 
[en réponse à 833052]

Dans une lettre écrite à Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, le Père Roulland, missionnaire, disait:


''En ce moment, nous ne sommes pas en danger imminent de mourir, mais d'un jour à l'autre, nous pouvons recevoir des coups de couteau, nous ne serions pas martyrs dans la force du terme, mais en dirigeant bien notre intention, en disant par exemple: ''Mon Dieu, c'est pour votre amour que nous sommes venus ici, agréez le sacrifice de notre vie et convertissez les âmes'', n'est-ce pas que nous serions assez martyrs pour aller au ciel?... Enfin, nous sommes à la disposition du bon Dieu, si les brigands m'assassinent et que je ne sois pas admis immédiatement au ciel, vous me tirerez du purgatoire et j'irai vous attendre au paradis.''



Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus lui répondit:


''Je ne comprends pas, mon Frère, que vous paraissiez douter de votre entrée immédiate au Ciel, si les infidèles vous ôtaient la vie. Je sais qu'il faut être bien pur pour paraître devant le Dieu de toute sainteté, mais je sais aussi que le Seigneur est infiniment juste et c'est cette justice, qui effraie tant d'âmes, qui fait le sujet de ma joie et de ma confiance. Être juste, ce n'est pas seulement exercer la sévérité pour punir les coupables, c'est encore reconnaître les intentions droites et récompenser la vertu. J'espère autant de la jutsice du bon Dieu que de sa miséricorde (...).

Comment douter que le bon Dieu ne puisse ouvrir les portes de son royaume à ses enfants qui l'ont aimé jusqu'à sacrifier pour Lui, qui, non seulement ont quitté leur famille et leur patrie pour Le faire connaître et aimer, mais encore désirent donner leur vie pour Celui qu'ils aiment... Jésus avait bien raison de dire qu'il n'y a pas de plus grand amour que celui-là! Comment donc se laisserait-il vaincre en générosité?

Comment purifierait-Il dans les flammes du purgatoire des âmes consumées des feux de l'amour divin? (...) Il me semble que tous les missionnaires sont martyrs par le désir et la volonté et que, par conséquent, pas un ne devrait aller en purgatoire. S'il reste dans leur âme, au moment de paraître devant Dieu, quelques traces de la faiblesse humaine, la Sainte Vierge leur obtient la grâce de faire un acte d'amour parfait et puis leur donne la palme et la couronne qu'ils ont si bien méritées.''




Source:
La doctrine de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus sur le purgatoire, par le Père Philippe de la Trinité, O.C.D., éditions du Parvis, avec Imprimatur.