Le Forum Catholique

Bonjour à tous,

Je parcourais mon missel et ai lu le rituel du mariage.

Pardonnez moi mais je le trouve très pauvre comparé au nouveau rituel.

Ça m'étonne car les autres sacrements sont très riches et profonds dans la forme extraordinaire.

Le missel indique t il seulement le "minimum " pour le sacrement du mariage?

Cordialement,

Alexandre

Le rituel est assez court comparé aux autres sacrement.

Dans le sacrement du mariage, les ministres du sacrement sont les époux eux-mêmes. Lorsqu'on a dit "oui, que pourrait-on rajouter ? Sinon le mauvais blabla qui a cours dans les séries américaines lorsqu'un mariage fait partie de l'épisode ...

Pour la messe, il suffirait à un prêtre de dire, en prenant du pain et du vin, "ceci est mon corps" et "ceci est mon sang". Pourtant, on ne limite pas le rituel à ces phrases...

Le rituel romain de Paul V (1614, donc paru alors que le bréviaire et le missel avaient déjà un demi-siècle) est volontiers très concis. En fait, il n'entendait pas vraiment être exclusif. Les usages diocésains, s'agissant du mariage, étaient en général très développés : la cérémonie commençait souvent aux portes de l'église, l'époux remettait parfois des pièces de monnaie à l'épouse, une fois mariés, les époux entrent ensuite dans l'église pour entendre la messe accompagnés du prêtre qui couvre leurs mains de l'étole (comme pour un baptême).

Il y a surtout au cours de la messe ce qui est peut-être le rite matrimonial le plus vénérable de l'église latine : la vélation des époux. Après le Pater, les époux agenouillés sont recouverts d'un voile (appelé en France le poële) tendu au dessus d'eux pendant que le prêtre prononce la bénédiction nuptiale. La bénédiction nuptiale est marquée dans le missel sous la forme de deux oraisons, mais, à peu près partout, on avait conservé dans d'autres livres (comme, à Rome même, le Sacerdotale romanum, celui-ci contredisant le missel pendant des siècles) la forme antique, à savoir que la deuxième oraison est une préface chantée et précédée du dialogue habituel. Le voile était mentionné dans ces livres, ancêtres du rituel, mais pas dans le missel.

Ainsi, avec le rituel de Paul V, qui renvoie simplement au missel pour la bénédiction nuptiale, la romanisation de la liturgie a contribué à faire décliner ce rite. Je trouve que ces prières de la bénédiction nuptiale dites à un des moments les plus sacrés de la messe - juste avant la fraction de l'hostie - sont souvent "envoyées" rapidement aujourd'hui (parfois traduites en français), alors que c'est ce qu'il y a de plus solennel dans la cérémonie du mariage (plus que le Ego conjungo vos).

Donc, pour répondre à votre question, le rite que vous pouvez lire tel quel dans votre missel est effectivement assez "pauvre"/sobre mais la tradition liturgique de l'église latine ne l'est pas !

A mon sens (les tradis archi-hard peuvent ici retenir leur souffle ), les formulaires proposés par le nouveau rite pour l'échange des consentements peuvent avantageusement être utilisés avant la célébration d'une messe pro sponsis dans l'ancien rite, au cours de laquelle l'imposition du voile sur les époux n'est pas malvenue. C'était le cas pour notre mariage il y a maintenant un an !

Pour ces informations 😊

Je partage votre analyse!

Sans partager votre objection je la comprends mais ce que je trouve plus important est la place de l'échange des consentements qui se trouve avant la messe. Or aujourd'hui dans la plupart des mariages selon le nouveau rite que j'ai pu voir y compris chez les catholiques les plus conservateurs, l'échange des consentements se trouve au moment de l'offertoire. Cela me paraît incongru car la messe d'action de grâces n'est plus vraiment d'action de grâce mais cela me paraît également pernicieux car cela prétend mettre sur un pied d'égalité le sacrement du mariage avec celui de l'ordre. Or si le sacrement de l'ordre est conféré pendant la messe c'est bien parce que le prêtre est ordonné dans le but de dire la messe. On ne peut pas (encore...) en dire de même pour les époux.

...l'échange des consentements après les lectures et l'homélie. (C'est à dire avant l'Offertoire.)


D'une manière générale, le nouveau rite, me semble-t-il, a tendance à hypertrophier les bénédictions.
J'ai sous les yeux le "Livre des Bénédictions" qui fait 443 pages.
Et souvent on fait des renvois à d'autres pages.
Pour la moindre chose, on a une super-cérémonie avec lecture d'un passage de la Bible etc.

J'ouvre au hasard (si, si !...) :
p. 186 Chapitre XVII - Bénédiction de locaux sportifs
Il y en a 4 pages !


Bén. d'un chemin de croix : il y en a 8 pages.
Bén. des animaux : 6 pages de texte.
Et à la fin du livre : "Bénédiction pour diverses circonstances" : il y en a 7 pages...

Par contre, pour l'eau bénite, il y a 3 pages 1/2 (avec des formules au choix), d'une certaine pauvreté quant au font : cette eau va nous rappeler notre baptême...