Ce manque de distinction conduit l’un ou l’autre d’entre vous á un durcissement« absolu ». Cela est grave parce que cette caricature n’est plus dans la réalité et elle aboutira logiquement dans le futur á un vrai schisme. Et peut-être bien que ce fait est l’un des arguments qui me pousse á ne plus tarder á répondre aux instances romaines.
Mais nous savons dans quel esprit cette année est promulguée (regardez la date de la promulgation et les propos du pape).
Chers frères et sœurs, j’ai souvent pensé à la façon dont l’Eglise peut rendre plus évidente sa mission d’être témoin de la miséricorde. C’est un chemin qui commence par une conversion spirituelle; et nous devons faire ce chemin. C’est pourquoi j’ai décidé de promulguer un jubilé extraordinaire ayant en son centre la miséricorde de Dieu. Ce sera une année sainte de la Miséricorde. Nous voulons la vivre à la lumière de la parole du Seigneur: «Soyez miséricordieux comme votre Père» (cf. Lc 6, 36). Et cela en particulier pour les confesseurs! Beaucoup de miséricorde!
Cette année sainte commencera lors de la prochaine solennité de l’Immaculée Conception et se conclura le 20 novembre 2016, Dimanche de Notre Seigneur Jésus Roi de l’univers et visage vivant de la miséricorde du Père. Je confie l’organisation de ce jubilé au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, afin qu’il puisse l’animer comme une nouvelle étape du chemin de l’Eglise dans sa mission d’apporter à chaque personne l’Evangile de la miséricorde.
Je suis convaincu que toute l’Eglise, qui a tant besoin de recevoir de la miséricorde, parce que nous sommes pécheurs, pourra trouver dans ce jubilé la joie pour redécouvrir et rendre féconde la miséricorde de Dieu, avec laquelle nous sommes tous appelés à apporter le réconfort à chaque homme et à chaque femme de notre temps. N’oublions pas que Dieu pardonne tout, et que Dieu pardonne toujours. Ne nous lassons pas de demander pardon. Confions dès à présent cette année à la Mère de la Miséricorde, afin qu’elle tourne vers nous son regard et qu’elle veille sur notre chemin: notre chemin pénitentiel, notre chemin avec le cœur ouvert, pendant un an, pour recevoir l’indulgence de Dieu, pour recevoir la miséricorde de Dieu.
4. J’ai choisi la date du 8 décembre pour la signification qu’elle revêt dans l’histoire récente de l’Eglise. Ainsi, j’ouvrirai la Porte Sainte pour le cinquantième anniversaire de la conclusion du Concile œcuménique Vatican II. L’Eglise ressent le besoin de garder vivant cet événement.
Les paroles riches de sens que saint Jean XXIII a prononçées à l’ouverture du Concile pour montrer le chemin à parcourir reviennent en mémoire: « Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité … L’Eglise catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés ».[2] Dans la même perspective, lors de la conclusion du Concile, le bienheureux Paul VI s’exprimait ainsi : « Nous voulons plutôt souligner que la règle de notre Concile a été avant tout la charité … La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile…. Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y eut que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies… toute cette richesse doctrinale ne vise qu’à une chose : servir l’homme. Il s’agit, bien entendu, de tout homme, quels que soient sa condition, sa misère et ses besoins ».[3]
Or les nouveaux prédicateurs d’une nouvelle miséricorde insistent tellement sur le premier pas fait par Dieu vers les hommes perdus par le péché, l’ignorance, la misère, qu’ils omettent trop souvent ce deuxième mouvement qui doit venir de la créature : le repentir, la conversion, le rejet du péché. Finalement la nouvelle miséricorde n’est rien d’autre qu’un regard complaisant sur le péché. Dieu vous aime... dans tous les cas.
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Savoir discerner entre une miséricorde tronquée et la miséricorde pleine
Faudra-t-il en conséquence se priver des grâces d’une Année sainte ? Bien au contraire. Lorsque les écluses de la grâce sont grandes ouvertes, il faut la recevoir en abondance ! Une Année sainte est une grande grâce pour tous les membres de l’Eglise. Vivons donc de la vraie miséricorde, comme nous l’enseignent toutes les pages de l’Evangile et de la liturgie traditionnelle. Conformément au « discernement préalable » sur lequel Mgr Lefebvre a fondé la conduite de la Fraternité Saint-Pie X, en ces temps de confusion, rejetons une miséricorde tronquée et vivons pleinement de la miséricorde entière.
Mais c’est aussi par rapport à l’Eglise universelle que, dix ans après la fin du Concile oecuménique Vatican II, l’Année Sainte Nous semble devoir en quelque sorte marquer l’achèvement d’un temps consacré à la réflexion et à la réforme, et inaugurer une nouvelle phase de construction, grâce à un travail théologique, spirituel et pastoral. Cette action doit s’appuyer sur les fondements laborieusement établis et consolidés au cours des années passées, conformément aux principes de la vie nouvelle dans le Christ et de la communion de tous en lui, qui nous a réconciliés avec le Père dans son sang
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Nous avons indiqué ci-dessus les deux fins essentielles de l’Année Sainte ; le renouveau spirituel dans le Christ et la réconciliation avec Dieu. Elles concernent non seulement la vie intérieure de chacun, mais également l’Eglise dans son ensemble, et même, de quelque façon, toute la communauté humaine. Aussi voulons-Nous exhorter fortement tous ceux auxquels Nous nous adressons à étudier ces propositions, à prendre des initiatives, à s’apporter une aide réciproque. Ainsi, au cours de l’Année Sainte, des progrès réels pourront être accomplis dans le renouveau ecclésial et dans la poursuite de buts qui, selon l’esprit prospectif du Concile Vatican II, Nous tiennent particulièrement à coeur: que la pénitence, la purification des esprits et la conversion à Dieu soient telles que l’action apostolique de l’Eglise en reçoive un accroissement
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Alors que, depuis plus de dix ans, grâce au Concile Vatican II, une oeuvre importante et salutaire de rénovation a été entreprise dans le ministère pastoral, l’exercice de la pénitence et la liturgie, Nous estimons très opportun que cette oeuvre soit révisée et reçoive de nouveaux développements. De la sorte, en tenant compte de ce qui a été fermement approuvé par l’autorité de l’Eglise, on pourra discerner et retenir, parmi les multiples expériences faites partout, celles qui ont une véritable valeur et sont légitimes ; on en poursuivra l’application avec encore plus de zèle, selon les critères et les méthodes conseillés par la prudence pastorale et inspirés par une vraie piété.
Quelles sont les conditions d’un dialogue interreligieux fécond ?
Le dialogue interreligieux n’est fécond que si l’on respecte la vérité objective sur soi-même et celui avec lequel on dialogue. Mais si l’on se met à dire des mensonges, ou à en rester aux « salamalecs », et aux embrassades, alors c’est une perte de temps, et cela peut même être dangereux. Ce n’est que si l’on témoigne de la vérité dans la charité que le dialogue est au service du règne de Dieu.
Il faut aussi beaucoup de précision théologique, notamment dans les termes que l’on emploie. Le cardinal Tauran dit souvent que tous les mots que nous avons en commun avec les musulmans sont des « pièges ».