Dialogue du réconfort dans les tribulations de Saint Thomas More

Le Forum Catholique

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ami de la Miséricorde -  2017-09-07 09:18:35

Dialogue du réconfort dans les tribulations de Saint Thomas More

LIVRE III DU DIALOGUE DU RÉCONFORT DANS LES TRIBULATIONS

VINCENT : J'ai quelque peu tardé, mon oncle, parce que je craignais de vous importuner par une visite trop matinale, mais surtout je fus retardé par quelqu'un qui m'a montré une lettre datée de Constantinople. Par cette lettre, il apparaît que le Grand Turc prépare une armée d'une très grande puissance. Contre qui veut-il la lancer ? Personne n'en sait rien. Mais je crains bien que ce ne soit contre nous. Pourtant, notre informateur dit que le bruit court sous le manteau, à Constantinople, que cette armée doit embarquer en direction de Naples ou de la Sicile.

ANTOINE : Cher neveu, une lettre d'un Vénitien, datée de Constantinople peut très bien avoir été rédigée à Venise. Il arrive des missives de Venise ou de Rome, ou d'ailleurs encore, qui toutes annoncent que les Turcs sont sur le point d'attaquer. En réalité ceux qui répandent de telles nouvelles ne poursuivent d'autre fin que d'avancer leurs propres affaires.

D'autre part, le Grand Turc tient en réserve une telle quantité de soldats qu'il est bien obligé de les faire changer de cantonnement, de les diviser, et de les regrouper différemment, de crainte qu'ils ne se connaissent trop bien entre eux ou n'imaginent quelque nouveauté. Ce lui est aussi un moyen de tromper ses adversaires, de les empêcher de se préparer à lui résister. Ceux-ci, en effet, lui voient un visage belliqueux alors qu'il n'a nulle intention de passer à l'offensive, si bien que lorsqu'il attaque effectivement, on ne le craint plus.

Il n'en est pas moins probable, cher neveu, qu'il se dirigera vers le royaume de Hongrie. Il n'y a, pour lui, dans toute la chrétienté, proie plus tentante ni plus facile. Et d'ailleurs, nous l'appelons parmi nous, comme les moutons d'Esope prièrent le loup de les garder des chiens.

VINCENT : Alors, cher oncle, nous devons nous attendre à subir toutes ces épreuves dont je vous ai parlé dans notre première conversation.

ANTOINE : Cela ne peut manquer d'arriver, cher neveu, mais pas tout de suite, car le Grand Turc nous envahira sous couleur de soutenir un parti contre l'autre. Il ne se découvrira que plus tard, quand l'occasion lui en sera fournie. Vous verrez que cette occasion il l'aura directement et sans laisser à l'adversaire le temps de se ressaisir.

VINCENT : Pourtant, cher oncle, on dit qu'il n'oblige personne à abandonner sa foi.(...)

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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