Exact, avortement direct toujours immoral

Le Forum Catholique

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Marquandier -  2017-08-08 17:18:02

Exact, avortement direct toujours immoral

Contrairement à ce que semble signifier les messages de Mboo, un avortement direct (i.e. voulu comme fin ou comme moyen) est toujours gravement immoral d’après l’enseignement de l’Église, quelle que soit le danger pour la santé de la mère.

C’est ce que rappelle le CEC :

2271 Depuis le premier siècle, l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé. Il demeure invariable. L’avortement direct, c’est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale : […]

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Ainsi, il y a malheureusement des cas où il faut être héroïque pour ne pas pécher.

Des décrets du Saint-Office confirment cela :

Réponse du Saint-Office à l'archevêque de Cambrai, 24 juillet 1895.

Dz 3298

Exposé : lorsque le médecin Titius fut appelé auprès d'une femme enceinte qui se trouvait dans un état grave, il constata que la maladie qui la mettait en danger de mort n'avait pas d'autre cause que la grossesse elle- même, c'est-à- dire la présence du foetus dans l'utérus. Aussitôt la voie lui est apparue permettant de sauver la mère d'une mort certaine, à savoir faire en sorte qu'il se produise un avortement, c'est-à-dire une sortie du foetus. C'est cette voie qu'il suivait habituellement, en mettant en oeuvre cependant des moyens et des opérations qui par eux-mêmes et de façon directe ne visent pas à tuer le foetus dans le sein de la mère, mais seulement à ce que, si possible, le foetus vienne au jour vivant, même s'il devait mourir aussitôt puisque totalement immature encore. Mais ayant lu ce que le Saint-Siège a répondu le 19 août l889 à l'archevêque de Cambrai, "à savoir qu'il ne peut pas être enseigné de façon sûre" qu'une opération qui tue directement le foetus est licite, même si cela était nécessaire pour sauver la mère, Titius se trouve dans le doute concernant la licéité des opérations chirurgicales par lesquelles il a parfois lui-même provoqué un avortement de manière à sauver des femmes enceintes gravement malades.
Question : Titius demande s'il peut procéder à nouveau de façon sûre aux opérations évoquées si les circonstances susdites se répètent.

Réponse (confirmée par le souverain pontife le 25 juillet) : Non, conformément à d'autres décrets, à savoir ceux du 28 mai 1884 et du 19 août 1889.

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En revanche, un avortement indirect, i.e. non-voulu comme fin et non-voulu comme moyen, peut être justifié par le soin accordé à la (sur)vie de la mère.

Un exemple classique est celui d’une femme enceinte gravement malade qui a besoin d’une certaine molécule pour survivre, molécule provoquant sûrement ou très probablement la mort de son enfant. Dans ce cas, la patiente ne commet pas de crime ou de péché en prenant ce remède la sauvant. La mort de l’embryon est alors un effet indirect non désiré, mais n’est ni une fin voulue ni un moyen voulu. Ce n’est pas l’avortement qui sauve la mère, mais la molécule.
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