je n'ai pas de mépris pour les journalistes et les historiens.

Le Forum Catholique

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le torrentiel -  2012-05-13 00:31:03

je n'ai pas de mépris pour les journalistes et les historiens.

Je n'aime simplement pas que des journalistes se prennent pour des historiens ou que des historiens travaillent comme des journalistes, que les deux corporations ne saisissent pas à quel point elles sont différentes.


Je n'aime pas ce mauvais pli qu'elles ont pris en commun (ce n'est pas une attaque ad hominem): de s'ériger en professions sacrées:
ce que dit l'historien écrit l'histoire et le journaliste ne saurait être inquiété, en cas de déontologie douteuse.


Maintenant, vous ne comprenez pas mon objection, il me semble pourtant qu'elle est transparente.


Ma comparaison avec le vote à bulletin secret aurait dû vous éclairer.


Si vous ne comprenez pas mon objection, ce n'est pas que je l'aie mal exprimée (je le reconnaîtrais sans difficulté si je l'analysais en conscience, or je l'ai relue et je me comprends, ce qui est bon signe): c'est peut-être que vous avez du mal à fixer des bornes à deux notions, que sont:

-le recul d'une part (ce n'est pas la même chose que de savoir par les archives qui pensait quoi après que les discussions sont pour ainsi dire passées dans le domaine public ou de commenter à chaud ce que les protagonistes doivent garder pour eux quand les problèmes sont sur la table);


-et la distinction entre les opinions qu'on rend publiques et celles que l'on réserve à ses pairs pour la sérénité d'un débat entre soi, préparatoire à son expression publique.


Tenez, prenez le conseil constitutionnel. Jusqu'il n'y a guère, ce sénacle prétendait ne discuter qu'en corps, et le devoir de réserve y était respecté par ceux-là mêmes qui n'étaient plus en fonction sur les affaires dont ils avaient eu à juger. Le conseil constitutionnel vient de prendre une disposition qui permet la consultation de ses débats, dans un délai très rapide, mais suffisant pour que les affaires sur lesquelles on connaîtra la position respective de chacun des conseillers ne puisse plus nuire à leurs décisions prochaines, ni servir de prétexte à ce que qui les saurait sensible à telle question ne vienne exercer sur eux une influence trop ouverte.


Je crains que ce que vous ne comprenez pas ne soit la différence entre être juge et partie.


Il semble que les tradis, qui veulent qu'on ne discute jamais du magistère ni de la vérité, aiment tellement discuter qu'ils publient à tour de bras, sans se demander s'il n'y a pas risque de calomnie ou de manquer à la réserve, vertus morales pourtant très prisées par les anciens conseils de vie spirituelle.


Notre "Ami de la Miséricorde" publie ici tous les jours des extraits de "L'Imitation de Jésus-christ". Voilà bien un traité qui est une apologie du silence et de la réserve.
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