Exact, mais Honorius était pape quand il a commis les erreurs qui lui ont valu d’être excommunié après sa mort par l’Église.
Ah ? Quelles erreurs ? Vous comme moi savons très bien qu’Honorius n’a pas commis d’erreur.
En outre, on peut éventuellement lui reprocher sa non-condamnation claire du monothéisme. J’y vois plutôt un acte prudentiel, dont la légitimité découle directement de la fonction papale.
Les Papes ont pris acte de la condamnation d’Honorius, sans pour cela renoncer le moins du monde à la prérogative que Jésus-Christ leur a conférée en saint Pierre d’enseigner avec infaillibilité l’Église universelle. Il y a mieux : durant plusieurs siècles, ils ne montaient sur la chaire apostolique qu’après avoir prononcé un anathème dans lequel se trouvait compris le nom de leur prédécesseur Honorius. (p. 118.)
2. Pourquoi dit-il, même si nous-même ? Pourquoi pas ‘même si moi…’ ? C’est qu'il veut dire : lors même que Pierre, lors même qu’André, lors même que Jean, lors même enfin que tout le chœur des apôtres vous évangéliserait autrement que nous ne vous avons évangélisés, qu’il soit anathème ! Rigueur qui fait trembler ! pour confirmer l’attachement à la foi première, il ne s’est pas épargné lui-même, ni ses collègues dans l’apostolat !
Et puis, si ces suppositions étaient en soi contraires à la doctrine catholique, comment se fait-il que des théologiens tenus en haute estime par l’Église les aient envisagées, avant comme après Vatican I ? Saint Pierre le Vénérable, saint Vincent Ferrier, Bellarmin, Cajetan, Suarez, Newman, Journet, et j’en oublie certainement quelques-uns, ce n’est pas négligeable. Sans même parler des législations très explicites de Paul IV et de saint Pie V, que j’ai déjà évoquées plusieurs fois ici...