Oui vraiment, cela donne le vertige.

Je ne prends même pas la peine de faire un brouillon pour faire cette réponse. Chers liseurs, je suis un prêtre de la Fraternité Saint Pie X, j'ai connu les plus belles années de la Tradition en France. Que ceux qui me reproche d'intervenir aient pitié un peu de nous, ceux qui ont ouvert la voie à toutes ces communautés heureuses d'avoir la liturgie et le catéchisme de toujours. Pour l'instant, parce que je ne suis pas un Père de l'Eglise, et parce qu'il y a quand même de nombreux enseignements spirituels à piocher sur internet, je ne vous donne pas beaucoup de spirituel.
Oui en effet, c'est avec un certain égoïsme que j'interviens sur ce Forum. Même si cela va choquer certains, en fait, c'est un peu le résumé de mes prières que je livre ici, les prières (existentialistes diront certains) d'un prêtre trop sentimental.
Et comment rester indifférent quand vos parents se disputent ? Ne va-t-il y avoir au moins un prêtre sur ce Forum qui va parler sincèrement. Et si vous trouvez cela indécent, arrêtez ici la lecture.

Je ne sais plus quoi penser devant l'acharnement qui a commencé en ce triste jour du 22 août de cet été chaud avec une ANNONCE en chaire pour rendre public une querelle interne. Monsieur le Curé de St Nicolas du Chardonnet à Paris, avait gardé une excellente neutralité jusqu'en novembre. L'épreuve se limitait en quelque sorte à Bordeaux et aux fidèles informés de Paris. La paix pouvait encore revenir par un acte de bonté, de grandeur d'âme. Une grande réunion avait eu lieu en octobre à Paris, un accord avait été trouvé : à défaut de réintégrer tout de suite les deux abbés, ils étaient considérés comme des prêtres amis. C'était la grâce de paix, elle est passée …
Puis je pense qu'un terrible mauvais conseil a été donné : « Vous perdriez votre autorité à laisser l'abbé Laguérie à Bordeaux. Ce point n'est pas négociable : il doit partir de Bordeaux. Sinon vous perdriez la face ».
(Rappelez-moi le nom de celui qui donne toujours des mauvais conseils pour faire battre les montagnes dans Astérix et la Zizanie …).

Maintenant, au lieu de laisser passer ce colloque en restant digne, les annonces en chaire viennent perturber publiquement les fidèles. Le bulletin de la paroisse appelle à la résistance contre ces ennemis. Croyez-vous vraiment que ce colloque va changer la vie spirituelle des braves gens qui vont à St Nicolas ? Suivez le conseil de Gamaliel, si vraiment c'est une œuvre qui vient du bon esprit, ne luttez pas contre Dieu et le bon sens. Si l'association Sensus Fidei est vraiment révolutionnaire, alors elle va dégénérer.
(la galette des Rois s'est passée dans une bonne humeur extraordinaire, sans zèle amer).
Je suis finalement comme des fidèles qui ne savent plus quoi penser, peut-être parce que je suis trop loin. En même temps, je ne veux pas tourner la page. C'est ma Fraternité qu'ils sont en train d'abîmer.
L'abbé Laguérie est plus membre de la Fraternité que tous ces jeunes chefs et autres secrétaires qui ont pensé qu'il était facile de se débarrasser de ces vieux barons pas assez dociles. Ils pourraient même garder leur place s'ils étonnaient tout le monde avec un grand geste de mansuétude. Mais ils semblent aveuglés.

Ces « vieux » curés trop entreprenants possèdent un trésor : l'amour des âmes, une indulgence ancienne comme celle des mères, comme celle de Notre Sainte Mère l'Eglise. Ce sont des pasteurs …

Enfin voilà un petit cri du cœur, surtout devant les déclarations publiques qui relancent tout au lieu de faire la paix. J'écris comme je pense : et si vous repreniez votre plume.

« Cher Monsieur l'abbé,
Faites un grand geste de paix en déclarant que les abbés Laguérie et Héry sont des prêtres traditionalistes amis. Ne pensez pas que d'autres prêtres en profiteraient si vous étiez indulgent maintenant. Qui serait assez fou pour vivre volontairement ces bouleversements ? Vous est-il possible aussi d'apaiser les esprits en laissant ce colloque avoir lieu sans qu'il y ait de heurts. Veuillez tempérer notre cher curé de St Nicolas qui est arrivé à Paris sans connaître tous les enjeux de cette querelle, ignorant les plaintes des prêtres français sur les duretés contre des séminaristes, ignorant la pesanteur du district sur les initiatives d'extension de l'apostolat par volonté de tout contrôler d'assez bonne foi … »

Et puis je n'en peux plus : la paix, la paix, la paix …

Mgr Williamson a un seul objectif : faire au mieux pour la paix. Il a l'intuition que cette crise peut devenir plus profonde si apparaît un mépris entre prêtres : jouer à qui sera le plus pur, le plus saint. Il a subi de grandes pressions, mais a cependant refusé de condamner le colloque. Sa lettre où il assure les autorités de France de sa bienveillance, a été réclamée pour obtenir un effet d'annonce et être exploitée à faux : « Mgr Williamson a retiré sa présidence d'honneur ». Ce mensonge ne sera pas béni de Dieu, d'autant plus que l'évêque courageux va maintenir son soutien public.

Et puis priez, offrez vos contrariétés pour … les intentions du Souverain Pontife, la gloire de Dieu et le salut des âmes, ……. pour la concorde et la paix, pour que les prêtres et les fidèles ne se méprisent pas : « Voyez comme ils s'aiment ! ».

In patientia Christi et Mariae.