Qu'entendez-vous par là?
Vous suggérez que la conversion de Marie-Madeleine n'a pas été un long fleuve tranquille. C'est plus que probable. Mais la vie spirituelle en constant danger de chutes et de rechutes me paraît être dans une tension presque aussi insoutenable que si dieu était un comptable janséniste. J'aime mieux, même si elle lui ressemble, la formule d'un de mes premiers directeurs spirituels (je n'en ai pas eu beaucoup, trois au plus), qui me conseillait de "garder l'angoisse d'être meilleur".
Quant à Judas, je ne résiste pas à cette apparence de blague: il se pent comme on se reepent. Mais derrière la blague, il y a une vraie question: qu'Est-ce qui différencie le repentir de Saint-Pierre du repentir suicidaire de Judas? Vous dites qu'il ne s'est pas laissé consummer par l'Amour de Jésus. Il faut dire qu'il était refroidi par cette phrase: "Mieux vaudrait pour lui qu'il ne fût jamais né."
Une dernière remarque à propos du repentir. Un pasteur de mes amis (quoique d'une amitié de plus en plus lointaine) conseillait aux fidèles dont il avait la charge d'avoir un coeur toujours repentant. Là encore, tension impossible à soutenir, même si on voit le repentir, ainsi qu'une de mes amies, comme le fait de remonter la pente. On ne peut pas constamment remonter la pente. Je me souviens de mon père me disant, au début d'une agonie de deux ans: "Je suis en train de remonter la pente." Je savais à part moi que ce 'nétait pas vrai. Le problème de la vie spirituelle, c'est qu'elle ne nous assure pas en nous-mêmes, sinon par la médiation d'un autre. Ce 'nest pas facile d'être un "moi" prenant constamment sa source dans un autre, fût-il Dieu.
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