VI. CERTAINS PRÉTENDENT QU'IL NE FAUT PAS REGRETTER SES PÉCHÉS
ANTOINE : (...) À maints endroits, l'Écriture nous prouve que le jeûne n'est pas une invention humaine, mais une institution divine, et qu'il a plus d'une utilité. Nous voyons aussi que le jeûne de telle personne peut être profitable à telle autre. Notre Seigneur l'affirme quand il dit que certains démons ne peuvent être chassés du corps des possédés « que par la prière et par le jeûne » (Mc., 9, 29).
Je m'étonne vraiment que ces gens parlent ainsi du jeûne et de la pénitence corporelle, mais ce qui me stupéfie c'est qu'ils désapprouvent le repentir qu'on peut éprouver de ses péchés. Le prophète dit :« Mettez en lambeaux vos cœurs et non vos vêtements » (Jb., 2, 12).
Et David dit : (Seigneur) « Tu ne dédaignes pas un cœur contrit et brisé » (Ps., 51, 19), ce qui veut dire un cœur brisé par le chagrin que causent les péchés. Il dit aussi de sa propre contrition : « Je me suis épuisé en gémissements, chaque nuit je baigne ma couche de mes larmes et j'arrose mon lit de mes pleurs » Ps., 6, 7 et 8 Mais pourquoi vous citer un ou deux passages ? L'Écriture en est pleine. Évidemment, Dieu considère que nous devons non seulement nous amender en vue de l'avenir, mais aussi déplorer profondément nos péchés passés. Les Docteurs proclament unanimement que les hommes doivent ressentir de la contrition pour leurs chutes et pleurer dans leur cœur sur leurs fautes.
VII. OÙ IL EST QUESTION DE CEUX QUI NE PEUVENT TROUVER EN LEUR CŒUR LE REGRET DE LEURS FAUTES
VINCENT : En vérité, mon oncle, ce langage me semble un peu dur. Non que je ne sois d'accord avec vous sur l'ensemble, mais il arrive qu'un pécheur, même s'il le désire, ne parvienne pas à regretter son péché. Il y en a qui, se rappelant leur défaillance, ne peuvent s'empêcher d'en rire. Si la contrition et la tristesse étaient indispensables à la rémission des fautes, bien des gens, ce me semble, seraient en dangereuse posture.
ANTOINE : Bien des gens y sont en effet ! Les saints sont sévères sur ce chapitre. Mais « Ses tendresses s'étendent sur toutes ses créatures » (Ps., 145, 9) et « Il n'est soumis à aucune règle, il connaît la fragilité de ces esquifs qu'il fit lui-même, il est miséricordieux, il prend en pitié et en compassion nos faiblesses, il n'exigera pas de nous plus que nous ne pouvons lui donner » (Ps., 103).
Mon neveu, celui qui est dans cet état d'esprit doit remercier le Seigneur de n'être pas pire, et d'avoir au moins l'intention de mieux vivre à l'avenir. Mais puisqu'il ne parvient pas à regretter ses fautes, qu'il déplore au moins de ne pas s'être, d'ores et déjà, amélioré.(...)
Source : livres-mystiques.com
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