Dès les premières pages de son livre On ne se moque pas de Dieu, Madiran constatait déjà cette différence avec le laïcisme à la française.

De là à y voir un engagement religieux profond des présidents américains, il y a bien évidemment de la marge, et rien ne l’illustre mieux que l’autobiographie de Bill Clinton (Ma vie, éditions Odile Jacob). Il saute aux yeux que cet obsédé sexuel a été séduit de longue date par certains aspects de l’Église catholique. Cela ne l’empêche pas d’éprouver en même temps une vive répulsion pour tout “rigorisme moral” (on s’en serait douté) et tout “virage à droite”, y compris lorsqu’il l’aperçoit dans sa propre église baptiste :

“Je me demande souvent, écrit Bill Clinton, ce que frère Yeldell, comme nous l'appelions, qui mourut en 1987, aurait pensé de la réorientation de la convention baptiste du sud, dans les années 1990, quand elle fut saisie de rigorisme moral, entreprit de purger les séminaires de tous les mal-pensants “libéraux” qui s’y trouvaient et opéra un virage à droite sur toutes les questions sociales, hormis sur la question raciale” (p. 93)

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