Étant donné mon pseudonyme, je ne peux pas ne pas réagir ! N’avez-vous donc lu ce chef-d’œuvre que sont les <em>Provinciales</em> qu’à travers les malheureuses critiques de certains autres (grands) catholiques du XIXe siècle ? Maistre et Dom Guéranger notamment, qui poussaient le vice jusqu’à ne reconnaître que du bout des lèvres la beauté esthétique de ces lettres : un <em>joli libelle</em> ne devant sa notoriété qu’à sa cible selon le premier, voire de simples <em>calomnies</em> pour le second !
Passons outre les insultes inutiles contre le pape que jamais les jansénistes ne se permettaient : ils n’étaient pas Luther ou Calvin, mais bien catholiques. Simplement ils étaient fermement augustiniens. L’œuvre de Jansen n’est d’ailleurs qu’un compendium de l’œuvre de Saint Augustin.
Passons aussi sur le « déficient, bancal, inadapté » qui, attribué à l’auteur des <em>Pensées</em>, est à l’évidence… inadapté !
Pourquoi canoniser l'auteur des Provinciales, monument de mauvaise foi érigé à l'encontre des jésuites ? Pascal y caricature la casuistique de la Compagnie de Jésus qui n'était pourtant que l'art de résoudre les difficultés morales par la confrontation entre les principes et les circonstances. On ne peut pas avoir une vie morale sans casuistique.
Avez-vous vraiment lu ce <em>monument de mauvaise foi</em> ? Pourquoi, selon vous, les ouvrages cités par Pascal furent-ils ensuite condamnés – l’une des seules victoires d’ailleurs du camp augustinien ? Les citations relevées par Pascal (reprises pour la plupart du Grand Arnauld) sont <em>réellement</em> scandaleuses. Lisez-les : vous serez horrifié !
Une telle béatification ferait aussi peu de cas du jansénisme de Pascal. Ce jansénisme qui a tant fait de mal à notre pays et qui avec le gallicanisme et la maçonnerie a préparé la Révolution.
Outre l’anachronisme déjà relevé par Turlure et M. Daoudal, cette affirmation – là-encore largement due aux ultramontains du XIXe siècle – est fausse. Comme le relève Augustin Gazier, naguère directeur de la très riche bibliothèque de Port Royal, la Constitution Civile du Clergé divisa les jansénistes tout comme elle divisa l’ensemble du clergé français : les <em>Nouvelles Ecclésiastiques</em> elles-mêmes se scindèrent en deux camps durant la période révolutionnaire. On trouve des jansénistes chez les évêques jureurs tout comme chez les non-jureurs.
Par ailleurs, confondre gallicanisme et « jansénisme » est absurde, car ce sont deux thèmes différents. Rappelons simplement que Mgr Jansen était ultramontain – son <em>Mars Gallicus</em> en atteste.
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