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La querelle iconoclaste…
par Minger 2017-06-26 16:34:15
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Partisans et adversaires des images, le débat…

Pour l'empereur Constantin V, les images proposent une apparence humaine sans rendre la gloire divine : elles trahissent leurs modèles, il faut donc les interdire, car l'Ancien Testament édicte « Tu ne feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre » (Ex 20, 4-5).

Les partisans des images avancent deux arguments. D'abord, ils soulignent que l'interdit sur les images est assorti d'une exception majeure, puisque Dieu lui-même ordonne de confectionner des images et de les placer dans le Saint des Saints (Ex 36, 35 et Ex 37, 7-9). Leur second argument est que les apôtres ont vu le visage du Christ, ils l'ont entrevu dans toute Sa gloire sur le mont Thabor, et de même qu'ils se souviennent de Ses paroles, ils se souviennent de Son image. Ils la transmettent à leurs disciples : l'incarnation de Dieu justifie donc les images. L'interdit ne concerne donc que la période antérieure à l'incarnation et les éléments de la Trinité, restés invisibles.

Un argument politique emporta la décision : si un empereur iconoclaste ne supporte pas qu'on porte atteinte à son effigie, pourquoi Dieu devrait-il supporter que l'on détruise les images saintes ?

Alors qui a raison pour finir ? Comme toujours les ORIENTAUX qui ne changent pas au quatre saisons et au fil des temps et qui restent constants en Doctrine et en Liturgie!

LETTRE PASTORALE DU SAINT-SYNODE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE ROUMAINE,DIMANCHE DE L’ORTHODOXIE DE L’AN DE GRÂCE DU SEIGNEUR 2015
La foi véritable et la véritable bonne conduite dans l’ascension spirituelle du saint Carême de Pâques:
À LA SAINTE COMMUNAUTÉ MONASTIQUE, AU REVEREND CLERGÉ ET AUX FIDÈLES BIEN AIMÉS DU PATRIARCAT ROUMAIN Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu Père, Fils et Saint Esprit, et de la nôtre, bénédiction paternelle !
Révérends pères, bien-aimés fidèles,
Après plus d’un siècle de tourments au sein de la Sainte Église, tourments provoqués par les adversaires des saintes icônes, le Synode de Constantinople, qui s’est tenu en l’an 843, à la demande de l’impératrice Théodora et du patriarche Méthode de Constantinople, a rétabli la paix et le calme en réaffirmant les décisions des sept synodes œcuméniques, y compris le dogme qui permet la vénération des saintes icônes. Ce dogme avait été formulé, lors du VII ème Synode Œcuménique de Constantinople (787) en conformité avec les Saintes Écritures et avec la pratique ancestrale de l’Église. Dans la mesure où chacune des hérésies condamnées à cette occasion contestait un aspect ou un autre du salut acquis par l’incarnation du Fils de Dieu et alors que l’hérésie iconoclaste avait pour cible le salut dans son ensemble, le rétablissement du culte des icônes ne représente pas une victoire isolée, mais le triomphe de l’Orthodoxie toute entière.

« La catastrophe de l’iconoclasme a requis un effort de résistance considérable,l’unification de toutes les forces de l’Église, le sang de ses martyrs et de ses confesseurs,l’expérience et la sagesse des Pères défenseurs des icônes, la foi inébranlable des fidèles qui ont vécu la vraie foi»1Alors, en leur mémoire et pour fêter le triomphe de la vraie foi contre toutes les hérésies, à partir du 11 mars 843, sans interruption, le premier dimanche du saint Carême de Pâques, l’Eglise Orthodoxe célèbre, tous les ans, le Dimanche de l’Orthodoxie
chantant : « la louange à l’icône s’élève vers le Seigneur [...] Pour cela, nous louons avec amour les icônes de notre Sauveur Jésus Christ et de tous ses saints pour que, sous leur inspiration, nous ne soyons plus jamais soumis à la tentation de l’impiété. »

L’icône est une manifestation visible de l’invisible et n’existe pas en elle-même. C’est la voie qui nous mène vers d’autres personnes, c’est un objet saint qui nous montre la présence de notre Sauveur Jésus Christ, de la bienheureuse Mère de Dieu et des saints, tel que Leonid Uspensky, Théologie de l’icône dans l’Église Orthodoxe, Ed. Anastasia, Bucuresti 1994, p. 99 Stihira a IV-a de la „Doamne, strigat-am ...”, Vecernia Mică, Duminica întâi a Sfântului şi Marelui Post, Triodul, EIBMBO, Bucureşti, 2010, p. 206.
cela a été affirmé par le Synode de Constantinople en l’an 869 : « L’icône nous annonce et rend présent ce que l’Évangile nous annonce par la parole »
L’icône est une mémoire visuelle et une représentation de la réalité historique de notre Sauveur Jésus Christ incarné, de la bienheureuse Mère de Dieu et des saints, une image ou un visage de ces derniers et notre Église n’a jamais confondu l’icône et la divinité. « Les chrétiens ne vénèrent pas les icônes comme si elles étaient des dieux et en les vénérant ils ne s’éloignent pas du vrai Dieu. Au contraire, par leur intermédiaire, ils sont guidés vers Dieu lorsqu’ils prient les saints représentés d’intercéder pour eux auprès du Seigneur. »
Mes bien-aimés enfants dans le Seigneur
La représentation de Dieu sous la forme de l’art iconographique est devenu possible,selon les enseignements de notre foi, grâce à la réalité de l’incarnation du Fils de Dieu : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux,ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, - car la vie a été manifestée, et nous l'avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, - ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous.

Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. » (1 Jean 1 : 1-3) La présence corporelle du Fils de Dieu dans le monde, par son incarnation, est la découverte suprême de Dieu, car dans le Christ « habite, corporellement toute la plénitude de la divinité. » (Colossiens 2 : 9)

Les icônes témoignent, avec l’Evangile, le mystère de l’incarnation du Verbe éternel de Dieu : « Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jean 1 : 14). Si nous analysons les choses du point de vue de la théologie patristique, admirablement synthétisée par Saint Jean Damascène, l’incarnation du Fils et du Verbe de Dieu constitue le thème principal de la vénération des icônes. Saint Jean Damascène nous dit : « Nous ne commettons point de faute en représentant dans une icône le Dieu incarné, qui s’est montré sur terre, qui a pris chair et qui a habité parmi les hommes et qui, par son immense bonté, a pris la nature, la matérialité, la forme et la couleur du corps. »
Par son incarnation, notre Sauveur Jésus Christ nous a donné la possibilité et le droit de Lui peindre l’icône. Il ne s’agit pas d’une représentation de la nature divine ou de l’être divin, car ce dernier est purement spirituel. Il s’agit simplement d’une représentation des diverses formes sous lesquelles Dieu ou les anges se sont montrés dans le monde. Dans l’icône, notre Seigneur Jésus Christ est représenté en tant que Dieu-Homme et, comme nous l’enseigne Saint Jean Damascène : « Je peins le Dieu invisible, non pas comme un invisible, mais comme un Dieu qui s’est montré et a été vu parmi nous en ayant pris corps de chair et de sang. Je ne peins pas la divinité invisible, mais le corps vu de Dieu ; car, s’il est Michel Quenot, L’icône, fenêtre sur l’absolu, Ed. Enciclopedică, Bucureşti, 1993, p. 57.


Impossible de peindre l’âme, il est d’autant plus difficile de peindre Dieu qui a donné à l’âme sa nature immatérielle. »

Les saintes icônes sont pour nous, les chrétiens, de véritables « fenêtres vers le ciel », à travers lesquelles nous regardons vers Dieu et vers le monde invisible et à travers lesquelles Il regarde vers nous avec amour et bonté. A travers elles, nous recevons la joie de la vision spirituelle, nous voyons le ciel ouvert, ce même ciel que notre Sauveur nous a promis dans l’Evangile d’aujourd’hui : « vous verrez désormais le ciel ouvert » (Jean 1 : 51). L’ouverture du ciel donne à l’homme la possibilité de connaître Dieu et de gagner la sainteté, par la grâce du Saint Esprit, ainsi que la possibilité d’arriver à ressembler de plus en plus à Dieu.

     

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 Iconographie occidentale et orientale par Quaerere Deum  (2017-06-26 15:15:27)
      Ce n'est qu'une apparence par Candidus  (2017-06-26 15:52:57)
          La question par Quaerere Deum  (2017-06-26 16:08:09)
              La querelle iconoclaste… par Minger  (2017-06-26 16:34:15)
                  Vous décrivez par Quaerere Deum  (2017-06-26 21:34:08)
      Pour éviter la caricature par baudelairec2000  (2017-06-26 16:39:26)
          Merci par Quaerere Deum  (2017-06-26 21:32:17)
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          C'est intéressant par Quaerere Deum  (2017-06-26 21:31:15)
              [réponse] par Yves Daoudal  (2017-06-27 14:47:50)
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