"Pour qu’un prêtre puisse devenir semblable à Jésus, pur, humble, patient, délicat, crucifié et empli d’amour pour son Père céleste, pour l’Esprit Saint et pour Marie, il faut que les vocations viennent directement de Dieu et que les directeurs des séminaires puissent discerner si les novices ont réellement reçu l’appel divin. Parfois cela est décidé avec trop de légèreté. Certes, les supérieurs sont de bonne foi, mais ils ne savent pas toujours distinguer les fausses vocations (celles qui n’en n’ont que les apparences ou qui ont été décelées dans un trop grande jeunesse) des vraies.

En outre, une vocation au sacerdoce, fût-elle divine, doit être cultivée et gardée soigneusement, parce que le Malin rôde autour des vocations de mille manières et y sème le trouble. Il n’est pas rare que le Malin encourage de fausses vocations pour les faire échouer ensuite, profitant de ce qu’il perçoit de l’avenir (il ne le connaît pas, mais en a quelques lueurs). En revanche, le Malin s’emploie à faire obstacle, de toutes les manières possibles, aux vraies et saintes vocations, en tentant de les empêcher par mille ruses et tentatives, et il saisit toutes les occasions pour faire croire qu’elles ne sont qu’illusion.

Il faut donc beaucoup de temps, beaucoup de science, beaucoup de prière et de discernement des esprits à celui qui décide d’ordonner les séminaristes. Jusqu’au dernier moment, il faut être sur ses gardes, former, prévenir et surtout vérifier l’appel reçu par la personne, en tenant compte de ses penchants et de son caractère, de son niveau d’études, de ses faiblesses, de ses chutes et de ses rechutes, etc.

Que les évêques, donc, considèrent avec le plus grand soin l’état des âmes de ceux qui vont être ordonnés, avant même qu’ils ne s’engagent devant Dieu… Ils auront des comptes à lui rendre en la matière ! Car c’est vraiment des évêques que dépend l’avenir des prêtres… Et sur ce point, il vaut mieux pécher par défaut que par excès, vu la gravité des conséquences lorsqu’il y a erreur. Ces conséquences m’affectent directement moi, Jésus, mais elles affectent aussi les âmes et le prêtre dont la vocation a été mal discernée.

Bref, il y a des vocations divines, des vocations mi-humaines mi-divines et d’autres qui sont fausses, comme je l’ai dit. Seule la lumière de l’Esprit Saint permet d’affiner le discernement. LA question est des plus graves, car il y va du salut de milliers d’âmes, et lorsque la vocation n’est pas authentique, elle entraîne de grands désordres. Pour les éviter, il faut que, dès le séminaire, le novice s’entraîne à pratiquer les vertus et à prier vraiment. L’évêque veillera sans relâche sur les âmes de ses séminaristes, en priant et en suppliant l’Esprit Saint pour elles. C’est là un point capital qui demande des sacrifices et de la constance. Mais c’est ainsi que se forment les héros et les saints, c’est ainsi que les cœurs s’arment de piété, de zèle et de vertus. Les futurs prêtres sont la prunelle de mes yeux et ils doivent devenir celle des yeux de l’évêque, leur plus grand trésor.

Je ne refuse jamais ma lumière à celui qui me le demande humblement, et je suis prodigue en grâces et je sais récompenser largement la pratique des vertus…

Je désire que mes évêques soient des saints, qu’ils vivent de l’Esprit Saint et qu’ils aient des fils spirituels saints, eux aussi."

(« A ceux que j’aime le plus, confidences de Jésus au prêtres », Conchita Cabrera de Armida (1862-1937), Pierre Téqui éditeur, p 66-67)
Dans ce livre se trouve aussi une lettre du Cardinal Castrillon Hoyos, du Cardinal Rivera Carrera, sur les éléments théologiques par le Père juan Gutiérrez Gonzalez, sur les éléments historiques par le Père Carlos Francisco Vera Soto.

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