Bonjour AVV-VVK,

Voici une tentative de contribution à la fabrication puis à la fourniture de quelques clefs de compréhension sur cette fuite en avant, moins propice à la sainteté qu'au suivisme.

A. Nous sommes en présence d'un Concile qui s'est voulu un Concile d'adaptation du langage, du message, des structures et des relations, devant pouvoir donner lieu à diverses mises en application par les différents acteurs : les évêques, les prêtres, les religieux, les fidèles, les éducateurs des catholiques, les formateurs des futurs prêtres.

B. Nous sommes aussi en présence d'une Eglise qui est chronologiquement post-conciliaire, ce qui s'impose évidemment à elle et à nous, et qui est aussi, axiologiquement, an-orthodoxe ou post-orthodoxe, en ce qu'elle se caractérise davantage, dans les faits, par son aptitude au dépassement de l'orthodoxie que par son aspiration à l'affirmation de l'orthodoxie, notamment sur le plan dogmatique ou, en tout cas, sur le plan thématique, dans le domaine de la foi.

C. La fuite en avant suiviste, post-modernisante et protestantisante, qui a contribué à la fois à l'individualisation de la conception de la foi et de la relation à la foi, et à la constitution de "tribus" de croyants catholiques, "parfois" plus distinctes les unes des autres que reliées les unes aux autres, dans leur conception de la foi et dans leur relation à la foi, dissimule et manifeste trois "traits de caractères" assez préoccupants.

D. Voici à quoi je pense :

- je pense que ce Concile, en une partie de ce qu'il a de plus rénovateur, n'est plus adapté : je pense ici à Gaudium et Spes et à Unitatis redintegratio, compte tenu de ce que sont devenus

a) le monde contemporain, depuis 1968, puis 1989, puis 2008, un monde contemporain différent de celui auquel l'Eglise parle dans GS,

et

b) les confessions chrétiennes non catholiques, notamment et surtout dans le cadre du protestantisme dit évangélique ou pentecôtiste ;

- je pense que ce Concile, en une autre partie de ce qu'il a de plus rénovateur, a été dépassé par ce que les hommes d'Eglise eux-mêmes

a) ont voulu faire du dialogue interreligieux, ce qu'ils en ont fait s'étant vraiment très éloigné de la lettre-même de Nostra aetate,

et

b) n'ont pas voulu faire de ce qui aurait dû bien plus pouvoir être ce que j'appelle la liberté RESPONSABLE en matière religieuse ;

- je pense que ce Concile, en ce qu'il a de moins rénovateur, n'est pas encore appliqué en plénitude, et je pense ici au déficit intra-ecclésial et post-conciliaire de prise en compte de Dei verbum, de Lumen gentium, de Sacrosancto concilium, et de Ad gentes, mais je pense aussi à la nécessité de s'en remettre avant tout à Saint Thomas d'Aquin, qui figure dans le texte du Concile sur l'éducation catholique et dans celui sur la formation des prêtres.

Je le dis autrement : comment voulez-vous que le christianisme catholique contemporain "fonctionne" d'une manière optimalement cohérente, conséquente, consistante, constante, puisque ce sont les textes ou les thèmes du Concile les moins propices à l'acceptation d'une régulation doctrinale orthodoxe qui sont le plus favorisés et valorisés, depuis le début de la mise en oeuvre de Vatican II ?

Je vous remercie pour votre compréhension, au contact de ce qui n'est qu'une mise à disposition de quelques clefs de compréhension, marquées par un regard européen occidental, et je vous souhaite une bonne journée.

Scrutator.

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