PREMIÈRE SÉRIE DE MÉDITATIONS
Pour chaque jour de la semaine
MARDI
Méditation sur les misères de cette vie
(...) Si surtout vous la comparez avec l'éternité de la vie future, à peine vous paraîtra-t-elle un point. De là, vous pourrez juger de la démence de ceux qui, pour jouir de ce souffle de vie qui passe si vite, s'exposent à perdre le repos de celle qui doit durer sans fin.
Secondement, considérez combien incertaine est cette vie ; c'est là une nouvelle misère ajoutée à celle que je viens de dire. Non-seulement cette vie est très courte, mais ce peu de durée n'est pas sûr, il est incertain. Combien y en a-t-il qui arrivent à ces soixante-dix ou quatre-vingts ans dont j'ai parlé ? Pour combien le fil de la vie n'est-il pas tranché dès le berceau ! Combien qui sont moissonnés dans leur fleur, et emportés par une mort précoce ! Vous ne savez point, dit le Sauveur, quand viendra votre maître ; si ce sera au matin, ou au milieu du jour, au milieu de la nuit, ou au chant du coq. Pour vous mieux pénétrer de cette vérité, il vous sera utile de rappeler à votre souvenir la mort de plusieurs personnes que vous aurez connues dans le monde ; en particulier la mort de vos amis et de ceux avec qui vous viviez familièrement. Rappelez-vous encore la fin de certaines personnes illustres et admirées que la mort frappa à l'improviste à divers âges, renversant dédaigneusement tous leurs projets et toutes leurs espérances trompées.
Troisièmement, considérez attentivement combien cette vie est fragile et délicate, et vous trouverez qu'il n'est point de vase de cristal dont la fragilité égale la sienne. Il suffit d'un coup d'air, d'un coup de soleil, de l'haleine d'un malade, pour nous frapper à mort ; l'expérience de chaque jour ne le prouve que trop. Combien en effet de personnes qui, à la fleur de leurs plus belles années, succombent à une de ces causes dont je viens de parler !
Quatrièmement, considérez combien cette vie change, et comment elle ne reste jamais dans le même état. Pour cela, voyez d'abord d'un œil attentif le changement de nos corps, qui ne demeurent jamais dans un même état de santé ni dans une même disposition ; considérez ensuite le changement des esprits, qui est beaucoup plus grand ; car ils sont comme la mer, agités par des vents divers, par les vagues des passions, des désirs, des sollicitudes, qui nous troublent à chaque heure.(...)
Source : Œuvres Spirituelles de Saint Pierre d'Alcantara (livres-mystiques.com)
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