On trouve, dans le registre des Conclusions capitulaires du chapitre cathédral d'Angoulême conservé aux archives départementales de la Charente (côté G337/22), la trace de diverses délibérations relatives d'une part à la fixation du cérémonial observé dans le chœur de la cathédrale, d'autre part à un projet de nouveau Bréviaire adapté du Bréviaire de Poitiers, qu'un petit groupe de diocèses de l'ouest de la France entendent alors adopter. Ces textes donnent une idée des contraintes très concrètes qui pouvaient alors s'imposer aux différentes Eglises. On est ici à la fin des années 1780 ; l'orthographe d'origine a été conservée.

1° Délibération du 2 juillet 1787

« Ayant été représenté par la plupart de Messieurs que pour ramener l’uniformité dans le cérémonial il serait à souhaiter qu’en recueillant les differens usages anciens du chapitre on fit un extrait et un ensemble de toutes les Ceremonies qui doivent s’observer à l’eglise aux differens offices suivant les fêtes et solemnités pour partir tous du même point fixe ; M. le Doyen, M. Heraud Chne Syndic et M. de Raymond Chne Clavier ont été priés de s’occuper de ce recueil par extrait pour après la communication qui en sera donnée à la Compagnie, être statué ce qu’il appartiendra. »

2° Députation envoyée à Mgr d'Albignac, évêque d'Angoulême (7 décembre 1787)

« Mesd. sieurs ont ajouté que Monseigneur leur aurait remis de sa part un mémoire concernant quelques ceremonies à observer à la Messe et à Vêpres les jours ordinaires de Dimanches ou fêtes communes lorsqu’il y serait present. Lecture faite de ce Mémoire, Messieurs, par honnêteté pour Monseigneur et sans tirer à la rigueur les termes employés au cérémonial des Evêques ou autres Manuels ou livres traitant des cérémonies ont unanimement conclu pour l’observation en leur Eglise, lors de la présence du prélat, de tout ce que la decence et le bon ordre pourront demander à cet effet. Les mêmes deputés ont été priés de faire par écrit les observations convenables et relatives au Mémoire pour fixer et arêter ensuite l’ensemble des ceremonies à observer relativement au local. Et jusqu’à la fixation de cet ensemble de ceremonies qui n’aura lieu pour l’execution qu’après communication à la compagnie et son acquiescement ; le mémoire du prelat et copie des observations par écrit des deputés demeureront annexés au present Registre. »

3° Observations du chapitre sur l'élaboration d'un nouveau Bréviaire (4 janvier 1788)

« MM. ont observé que cette société proposée, présentant une grande diminution de Depense, elle devait être favorablement accueillie ; que cependant il paraissait nécessaire avant une decision absolue d’entrer dans des details concernant les prix et conditions à arrêter avec l’imprimeur qui serait chargé de l’execution relativement au nombre des Diocèzes associés et à celui des exemplaires que chaque Diocèze voudrait se fournir ; que se fabriquant en cette province de très beau papier on pouvait proposer aux diocèses associés et à l’imprimeur d’en prendre la fourniture nécessaire du plus beau format et de la meilleure qualité ; qu’enfin dès qu’on annonce les Diocèses de nantes et de Saintes pour co-associés il paraîtrait à propos de choisir pour le lieu de l’impression une ville à distance presque égale de chaque diocèze, et que le breviaire de poitiers qu’il s’agit d’adopter avec les corrections et additions necessaires ayant été une première fois bien executé à poitiers pourrait l’être encor mieux une seconde fois d’autant qu’il y aurait apparence que ce Breviaire ayant été corrigé par son auteur serait préféré à l’ancienne édition par le Diocèze même de poitiers et que l’imprimeur prevoyant un plus grand avantage pourrait acquiescer à des conditions plus favorables aux Diocèses dont la société est proposée, et afin de se procurer une reponse précise sur ces détails, les mêmes députés ont été priés de retourner chez Monseigneur pour concerter avec lui le nombre des différens exemplaires de toute espèce dont ce Dioceze aurait besoin pour en le comparant à celui des autres Diocèzes associés determiner les depenses et contributions relatives, observant à Monseigneur que les livres de chant à mettre sur le lutrin de la cathedrale doivent être en vélin plutôt qu’en papier et que la dépense de ces livres de chant étant considerable on doit chercher à la diminuer en arrêtant les conditions avec limprimeur (sic) ainsi que cela s’est observé dans tous les Diocezes. »

4° Règlement provisoire adopté dans l'attente de l'adoption du nouveau Bréviaire (9 mars 1788)

« Après l’aspersion, à laquelle M. l’évêque n’assiste point, le Batonnier va le chercher à sa stalle pour commencer l’introïte, et le reconduit à sa stalle. Le diacre devant chanter l’evangile va demander la benediction, et après l’evangile porte le livre à baiser. Après cela le sousdiacre porte l’eau à benir, à la paix le diacre porte la paix à baiser. La Messe achevée le célébrant descend à la seconde marche de l’autel pour y recevoir la benediction de M. l’Evêque. A Vêpres le celebrant après avoir encensé et baisé l’autel va encenser M. l’évêque dans sa stalle et retourne à sa place pour y être encensé à son tour.
La Matière mise en deliberation, Messieurs uniquement par déférence pour M. l’Evêque et par l’attachement respectueux qu’ils lui ont voué ont arrêté à la pluralité des voix que ce preliminaire de Ceremonies ainsi qu’il est cidessus énoncé serait observé en leur Eglise provisoirement et jusqu’à la fixation entière d’un nouveau cérémonial lors de la rénovation et acceptation d’un nouveau breviaire s’il y a lieu. »

Peregrinus

     

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