On parle beaucoup en ce moment de la question de la communion, notamment relativement à cette affaire de l'accès de ce sacrement pour les divorcés-remariés.
Il me semble, après réflexion approfondie sur le sujet, que les termes du problème sont mal posés, et que nous sommes en train de passer à côté de la vraie question, qui est celle de la communion de tous les fidèles.
C'est un fait: dans la majorité des paroisses, les fidèles quittent systématiquement leurs bancs lors de la messe pour communier. Pourtant, il ne me semble pas que dans les paroisses "lambda" (ou ce qu'il en reste...) on voit autant de gens faire la queue pour aller se confesser...
N'étant pas issu d'un milieu "tradi" mais plutôt de la masse du peuple catholique qui pratique plus ou moins avec plus ou moins de conviction, je sais qu'une énorme majorité de fidèles ne se sont pas confessés depuis leur première communion... qui remonte pour la plupart à plusieurs décennies.
En résumé:
-les fidèles communient systématiquement mais ne se confessent jamais; la nécessité d'être en état de grâce semble complètement oubliée;
-la communion n'est plus perçue comme la réception par le fidèle du Corps du Seigneur, mais comme un symbole de solidarité et de partage communautaire; bien souvent les fidèles réfléchissent si peu à ce qu'ils font que la communion pour beaucoup ne signifie plus rien du tout: elle n'est plus qu'une habitude comme une autre. Il est évident que dans ce contexte, exclure telle ou telle catégorie de fidèles de l'accès à la communion eucharistique est perçu comme une exclusion injuste...
Pour moi, deux questions se posent:
-saint Pie X, en favorisant la communion fréquente, n'est-il pas indirectement et involontairement responsable de cette situation? Evidemment c'est une provocation... qui doit cependant nous inviter à réfléchir au problème.
-ne faudrait-il pas favoriser un retour à la pratique qui était celle des fidèles au Moyen-Age et jusqu'au début du XXe siècle, et qui consiste à ne communier que rarement (uniquement aux jours de grandes fêtes par exemple), et uniquement après une sérieuse préparation spirituelle personnelle (c'est-à-dire une vraie conversion du coeur) incluant nécessairement une bonne confession?
Si cette pratique redevenait générale, le problème de la communion pour les divorcés-remariés, sans toutefois être résolu, ne se poserait plus avec la même acuité... et la communion eucharistique retrouverait son sens profond par la même occasion.
C'est personnellement la pratique que j'ai adopté, rompant ainsi avec l'habitude de mon entourage et qui était la mienne depuis l'enfance. C'est un chemin exigeant et non dénué de risques de dérive (de type janséniste notamment...), mais j'en ai tiré de grands fruits spirituels.
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