Bonjour et bon dimanche à La Porte Latine.
A mon avis, mais je me trompe peut-être, au moins depuis le milieu du XX° siècle,
- nous n'avons pas avant tout affaire à des personnes hérétiques, au sens strict du terme, à propos du Credo, des dogmes,
- nous avons avant tout affaire à des doctrines "dyslogiques", souvent épiscopales et parfois pontificales.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour le recours au raisonnement par analogie et au néologisme qui suivent, mais je fais ce que je peux, et avec le peu de moyens dont je dispose.
Il semble bien que dans le domaine de la médecine, en matière médicale, une personne "dyslogique" soit une personne qui subit "un trouble du langage et du raisonnement dû à une altération des facultés intellectuelles", pour des raisons pathologiques.
Eh bien, de même, il semble bien, depuis déjà plusieurs décennies, que dans le domaine du Magistère, en matière doctrinale, une doctrine "dyslogique" soit une doctrine qui subit "un trouble du langage et du raisonnement dû à une altération des facultés intellectuelles", mais pour des raisons philosophiques, théologiques, doctrinales ou pastorales propices à l'hétérodoxie.
Par ailleurs, il me semble vraiment qu'il est extrêmement grave de laisser entendre qu'un Evêque de Rome, qu'un Souverain pontife, pourrait être hérétique, même si c'était éventuellement le cas, et il me semble vraiment beaucoup plus constructif ou, si l'on préfère, encore plus constructif, de faire comprendre au préalable en quoi et pourquoi, encore une fois depuis, au moins, le milieu du XX° siècle, des doctrines "dyslogiques" sévissent ou, en tout cas, rayonnent, depuis l'intérieur de l'Eglise catholique, voire, parfois, depuis le sommet de la hiérarchie catholique.
Il est tout à fait possible qu'il ait été nécessaire, hier, (d'envisager) de qualifier un Pape d'hérétique, ou qu'il soit nécessaire, demain, (d'envisager) de reconnaître qu'un Pape est hérétique, et il est tout à fait possible que des théologiens aient déjà prévu cette nécessité, notamment sur un terrain situé à la jonction du canonique et du dogmatique, pour ainsi dire.
Or, à mon avis, mais je me trompe peut-être, le maniement d'une notion telle que la notion d'hérésie, notamment dans le contexte actuel, a fortiori en direction du Pape, en général, ou d'un Pape, en particulier, risque fort de faire infiniment plus de mal que de bien, au sein de l'Eglise catholique.
Ce qui m'intéresse, c'est plutôt d'essayer de savoir et de faire savoir, de comprendre et de faire comprendre, pourquoi et comment, à partir de quelles années et de quels auteurs, ou à partir de quelle période et de quelles doctrines, des positions, entre autres, magistérielles, des positions "dyslogiques" sont à l'oeuvre, à l'intérieur de l'Eglise catholique.
Un Pape hérétique pourrait très bien être remplacé par un Pape orthodoxe, mais quelle serait la marge de manoeuvre effective de ce Pape orthodoxe, pour remédier à la situation, si jamais il ne pouvait pas, ne savait pas, ou ne voulait pas s'en prendre à tout un ensemble de doctrines ou de positions qui ne sont pas avant tout à caractère hérétique mais qui sont avant tout à caractère "dyslogique" ?
Je vous prie de bien vouloir m'excuser, si ce qui précède est inapproprié ou insatisfaisant.
Bon dimanche.
Scrutator.