J'avais écrit :
Ce qui nous déplait en eux, est l'ombre installée en nous, qui nous fâche en nous.

Vous écrivez :
C'est une théorie que j'ai bien souvent entendue, mais avec laquelle j'ai du mal.
Tout d'abord, parce qu'il me semble que j'aurais bien plus d'indulgence envers quelqu'un qui a le même défaut que moi, et que je m'énerverais plus facilement contre quelqu'un qui ne me ressemble pas, faute de le comprendre.
Mais (surtout ?) parce cet argument a été récupéré par tous les pro mariage pour tous, gay pride et autres exhibitions douteuses : si vous vous sentez mal à l'aise devant un couple d'homosexuels ... c'est tout simplement que vous avec refoulé cette orientation !
Alors ? Comment résoudre ces contradictions ?


Je répondrais sur deux axes, selon vos deux objections :
- J'y vois la position dans le temps de sa progression personnelle : est-on encore prisonnier de son ombre (de cette ombre-là) ou bien a-t-on pénétré, nommé cette ombre en soi ?
Prisonnier qui n'a pas vu cette ombre, ou qui n'est pas encore capable d'y pénétrer.
Gardien, dompteur de cette ombre qui a été nommée, repérée, et qu'on commence à écouter pour éclairer un défaut à combler, à guérir.
Prisonnier : cela irrite, fâche, démange, et fait sortir de son calme. Gardien conscient : cela parle d'un chemin à faire, d'une direction à vivre pour aller vers Dieu.
- ce n'est pas parce que des gens se servent d'un argument vrai qu'il sont raison dans leur raisonnement. Ce n'est pas parce que vous êtes aussi pro-bio que les moeurs ou les recettes de cuisine des pro-bio sont toutes correctes. Il est important de voir la raison du mal à l'aise devant les gestes contre-nature : est- ce agacement ou est-ce tristesse, voire de la colère droite, de l'injustice visible, manifestée, palpable ?
J'ajoute à ce point le positif de la tristesse ou de la poussée de colère : c'est une manifestation en mon coeur de la charité divine donc fraternelle, le désir de ressembler et guider vers DIeu. La beauté de Dieu est voilée, l'icône de Dieu est souillée, et je le ressens, trsite pour Dieu qui en souffre, et pour moi dont l'âme a mal de ce mal que je vois ; colère contre ceux qui poussent à ces actes. La colère sera alors transformée en juste force de combat par le feu de l'amour vrai.

Le seul (petit) livre que j'ai eu en main pour parler de cette pénétration de l'ombre est celui de l'abbé Jean Monbourquette : "Apprivoiser son ombre".
Adam a pour charge de cultiver le jardin, de nommer les animaux. QU'est-ce à dire ? Bien sûr on en a fait de l'écologie (et son exploitation maléfique) ou du droit d'élevage (et de sélections génétiques). Mais c'est extérieur, ce n'est pas le sens humain.
Adam, qui est l'humain entier, mâle ou femelle, mâle et femelle, a pour charge son royaume, son jardin intérieur à cultiver, à explorer, à rencre conscient et fructueux, et à nommer ses animaux-passions : le lion de la colère, la vache du coup de pied, la vipère de la médisance, la faiblesse de la limace, la dépendance du chien collant, l'ingérence du coucou, etc.
Le travail de notre vie n'est-iul pas de se connaître, de demander à notre ange de nous y aider ? De rendre accomplies nos potentialités, nos talents ? N'est-ce pas cette connaissance de soi, faite, parfaite, qui fait les gens sages, les saints ? N'avons-nous pas à devenir fruit de ce jardin ? A mûrir ? Jusqu'au moment où Dieu viendra nous manger, le jour où nous serons capables, juste à point pour choisir entre Lui et pas-Lui ?

Pénêtrer notre être, qu'est-ce ?
Voir l'écorce : le personnage que nous sommes, l'apparence sociale. Personnage, comme personnalité viennent de "persona" : nom du masque des acteurs grecs, à la fosipour faire sonner la voix, et pour donner à voir quel est le rôle joué au théâtre.
Ensuite voir la peau : la membrane comme celle d'échange d'une celleule biologique. C'est l'ego, le (petit)moi, apparent, qui se construit, avec l'aide d'éducation, pendant l'enfance. Il se bâtit sur les deux jambes simples du bien/mal.
Puis... c'est plus ou moins gris, noir, sombre. Ce sont nos ombres, irrégulières, opaques ou percées, mais pas agréables à regarder, à penser, et pénibles à soulever. Entrer dedans avec le joie que Dieu donne, Il prête sa lampe pour explorer, signaler un sentier à parcourir, nsou indiquant l'ordre dans lequel chercher comment pénétrer cette jungle intérieure.
Alors, on arrivera à notre être, notre Moi vrai, notre spécificité, celle à individuer sosule regard de Dieu, à comprendre notre dessin, Son dessein, notre mission, nos tâches à nous, qui ne sont pas copies de celles du voisin, ni référence à une grille toute faite, fut-elle "tradi" ou "bien vue des gens". On est au delà du bien et du mal, sans nier que c'est l'étape de base, le moment de rouler sur le tarmac, mais en sachant que l'avion est fait pour décoler, pour monter vers le solail au delà des nuages. "Si vous aimez, vous n'avez pas besoinde lois !" nous dit l'Ecriture en plusieurs endroits.
Et ensuite ?
Enfin, on est au centre de cette dernière sphère, derrière ce Moi : Jung l'a nommée.
Imago Dei, ..............rien de moins.
L'homme est ansi fait de DIeu, par Dieu, avec DIeu qui vit en Lui. Mais combien ne le savent pas, et ne le sauront pas avant la mort du corps ?

Voilà ce que j'ai compris. Et ce qui m'a sauvé. Et qui en aide trop de gens soulagés, contents, facilités dans le chemin intérieur, dans les visites du château de l'âme, dans la compréhension de ce que leurs ressentis (qui ne sont pas seulement des sentiments) leur disent. Ecouter ce qu'on ressent, faire sa météo intérieure, nommer les adjectifs de son état intérieur, cela seul éclaire, et donne envie de marcher, la main dans celle du Dieu qui veut habiter en nous, et parler à notre désir d'être conscient ** de ce qui se passe en nous.
Là enfin, nosu serons devenu un fruit beau et bon à manger, et Dieu nous servira le festin de l'arbre de Vie du milieu du jardin. A l'heure de Dieu. Nous ne la savons pas. *

Dieu sait, Dieu fait, et nous faisons avec Lui.
C'est dans la Genèse, de notre vie, de notre destinée, de notre joie infinie.


* Adam, via Eve (bon marketing psy chez le serpent, qui attaque le point plus bavard et curieux du couple) mange de ce fruit avant l'heure permise. Dieu avait dit "pas encore, attendez, c'est Moi qui dirait", et ils ont voulu décider tous seuls. Alors, ils ont vu trop tôt, et ils ont été malheureux, ils se sont rendus compte qu'ils étaient désunis, qu'ils étaient deux, et non Un avec Dieu comme prévu. Ils ont mutés avant d'être mûris.

** Conscient : bien différent du sens déformé par les listes bien/mal des "examens de conscience" si mal nommés. On devrait dire : grille simplifiée pour débroussailler.

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