Bonjour gégé81,
Je cite :
1. "L’expression « un Pape qui dérange » est aujourd’hui assez répandue, inspirée pour des motifs très divers. Beaucoup mettent en valeur les qualités d’un pasteur toujours proche des réalités concrètes et déconcertant ainsi par sa liberté de ton. D’autres ont en tête un cadre d’interprétation beaucoup plus discutable, qui se réclame clairement d’une idéologie."
Mais de quel cadre d'interprétation s'agit-il, ou de quelle idéologie s'agit-il ? Les catholiques qui prendraient appui sur le Catéchisme de l'Eglise catholique pour dire "plutôt non" à l'inclusivisme périphériste raisonnablement attribuable, par endroits, par moments, au Pape François, prendraient-ils appui sur "un cadre d'interprétation" des plus "discutable" "qui se réclamerait clairement d'une idéologie" ?
En d'autres termes les catholiques qui, dans un même domaine, celui de la morale, seraient "plutôt pour" le Magistère pontifical et la pastorale pontificale antérieurs à l'élection du Pape François et "plutôt contre" les ambiguïtés et les imprécisions que l'on est encore, en tout cas je l'espère, en droit de CONSTATER, dans le Magistère ou dans la pastorale de François, prendraient-ils appui sur "un cadre d'interprétation beaucoup plus discutable" ou se réclameraient-ils "clairement d'une idéologie" ?
2. "Ainsi, on explique que François, à l’encontre de ses prédécesseurs, accepterait le monde moderne dans sa trajectoire actuelle, accompagnant ses évolutions sans vouloir les contrecarrer. Aussi accepterait-il l’état des mœurs, et notamment la réalité massive du divorce. Et – pourquoi pas ? – les unions homosexuelles. C’est donc à une révolution déterminante que se serait attelé cet homme, dont certains déplorent la solitude et le possible échec… Il est vrai que ce type de discours se trouve conforté par les critiques amères de certains milieux traditionalistes qui, pour d’autres raisons, stigmatisent le Pape qui dérogerait à la doctrine traditionnelle."
D'une part, ces critiques n'ont apparemment pas le droit d'être amères, mais ont-elles encore le droit d'être attristées, d'une manière filiale ?
D'autre part, de quels "milieux traditionalistes" s'agit-il, et en quoi est-on COUPABLE d'appartenir, réellement ou virtuellement, à ces "milieux", si l'on est avant tout attristé, et non avant tout en colère, face à certaines manifestations de créativité, stylistiques ou thématiques, du Pape François ?
Enfin, quelles sont donc les "autres raisons" pour lesquelles "certains milieux traditionalistes" stigmatisent le Pape François ? Les catholiques qui ont encore un peu de mémoire, et qui font remarquer que le mode de raisonnement que l'on trouve, notamment, dans Veritatis splendor, est difficilement compatible ou conciliable avec celui dont on constate "parfois" la présence, dans le Magistère ou la pastorale du Pape François, sont-ils animés par des "raisons" (politiques ?) plus inavouables que légitimes ?
3. "L’intéressé vient de répondre, au moins implicitement, aux uns et aux autres, dans un entretien publié par le quotidien espagnol El Pais : « Je ne fais aucune révolution, j’essaie seulement de faire avancer l’Évangile. » Et si la nouveauté de l’Évangile apparaît comme scandaleuse, il ne faut pas se tromper sur la nature du scandale, qui n’est autre que celle de la sainteté."
Mais...bien des catholiques "conservateurs" ou traditionnels", bien des prétendus "pélagiens" ou des soi-disant "pharisiens", EUX-AUSSI, ne font "aucune révolution", et "essaient seulement de faire avancer l'Evangile" !
Les catholiques, quels qu'ils soient, qui disent : "Je ne fais aucune révolution, j'essaie seulement de faire avancer l'Evangile", n'ont évidemment pas le MONOPOLE de la seule bonne manière de concevoir et de déployer la prise en compte de l'Evangile et la mise en oeuvre de la sainteté !
Et peut-on faire avancer l'Evangile et la sainteté, en faisant ou en laissant reculer, au sein-même de l'Eglise catholique, la connaissance et la compréhension du vocabulaire et des argumentaires les plus propices à la clarification et à la consolidation de la conception catholique de l'orthodoxie ou de la relation catholique à l'orthodoxie, en ce qui concerne la Foi, l'Espérance, la Charité ?
Je ne suis pas absolument persuadé que l'on puisse répondre, d'une manière positive, à cette question, qui se pose depuis déjà des décennies, au sein du catholicisme.
Bonne journée.
Scrutator.