Voici une recension parue dans la revue Monde et Vie au moment de la parution du livre de Jean Madiran : L’Hérésie du XX e siècle

Un livre sur l’hérésie de l’épiscopat

Le dernier livre de Jean Madiran, « L’Hérésie du XX e siècle » expose, en trois cent pages brillantes et irréfutables, l’hérésie de l’épiscopat. Ce n’est pas, dit-il, une génération spontanée :il date exactement de 1864, année de la parution du « Syllabus », le premier écart entre l’enseignement romain et l’opinion épiscopale française. A partir de cette date, « on a commencé dans l’épiscopat, non point par refuser ou mettre en doute, mais par comprendre de moins en moins l’enseignement que dispensait le Saint-Siège ». Sitôt la guerre de 1870, les professeurs trop « romains »furent écartés des chaires d’enseignement des Instituts catholiques. Le jeune clergé fut élevé dans le mépris de la théologie romaine considérée comme le fruit d’une « école rétrograde, scolastique, juridique, dépassée ». Les choses sont allées ainsi en s’aggravant, maintenues tant bien que mal par la discipline. « La discipline sans la conviction, l’obéissance sans l’intelligence, ont fini par périr d’inanition. » Aujourd’hui , l’écart de 1864 est devenu un fossé creusé entre deux religions. « La « tension » entre catholiques, écrit Jean Madiran, est une tension entre religions distinctes et même contraires. »
La nouvelle religion, enseignée par le catéchisme obligatoire, a été formulée par Mgr Paul-Joseph Schmitt, évêque de Metz, dans le bulletin officiel de l évêché de Metz à la date du 1er octobre 1967. Elle figure à la page 98 de « L’Hérésie du XXe siècle », sans avoir rien perdu de sa pureté primitive :
« La mutation de civilisation que nous vivons entraine des changements, non seulement dans notre comportement extérieur, mais dans la conception même que nous nous faisons tant de la création que du salut apporté par Jésus-Christ. »
Mgr Paul-Joseph Schmitt, est le directeur des travaux doctrinaux de l’épiscopat français. Cela explique que l’épiscopat français professe que la conception du salut apporté par Jésus Christ change avec les civilisations. Et comme les civilisations sont mortelles, la conception de Mgr Scmitt durera bien autant que lui.
Pour nous qui nous en tenons à la conception du salut transmise sans altération depuis deux mille ans, le livre de Jean Madiran permet de comprendre les causes de la crise actuelle, d’en cerner les motifs et d’en surmonter les effets. Ce n’est pas un mince mérite.
Edith DELAMARE.

1) Jean Madiran , « L’hérésie au XXe siècle » NOUVELLES EDITIONS LATINES édit.

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