Bonsoir, bonne et sainte année 2017 à Jean-Paul PARFU, avec une bonne santé et beaucoup de satisfactions, pour vous-même et pour tous ceux qui vous sont chers.
La confusion, que vous évoquez, entre l'ordre de la nature et l'ordre du surnaturel, aura provoqué, à partir du milieu du XX° siècle, la naissance, puis la croissance, d'une tendance à "l'inversion des priorités", au sein du regard et du discours ad extra inhérents au christianisme catholique contemporain.
Il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir que, chez certains, toute la place qui a été perdue par la thématique de la christianisation, de la divinisation, du salut des âmes, a été gagnée par celle de la civilisation, de l'humanisation, du bonheur du monde, ou du bonheur des hommes, dans le cadre des structures et des relations qui relèvent de la vie du monde, dans ce qu'elle a de plus profane, ou de moins religieux.
Et je vois dans la marginalisation
- de la théologie spéculative la plus classique, notamment en ce qui concerne la théologie De Deo ut uno et la théologie trinitaire,
- de la piété la plus "contemplative", en ce qu'elle a de plus recueilli, de plus statique, de plus silencieux, que j'oppose ici à telle forme de piété "démonstrative", dynamisante, qui abonde en mouvements ou en paroles,
deux des conséquences de la naissance, puis du développement, de cette relative tendance à "l'inversion des priorités" qui est inhérente au catholicisme contemporain.
Je pense aussi à un beaucoup trop grand nombre d'encycliques sociales, ou de documents aussi importants que des encycliques sociales, entre le début des années 1960 et le début des années 1990, c'est-à-dire entre Mater et Magistra et Centesimus annus : il y a eu, probablement, une accentuation de certaines problématiques, non avant tout religieuses ou spirituelles, c'est le moins que l'on puisse dire, qui a débouché sur un phénomène de disproportion. Et je ne suis pas sûr du tout que nous en soyons totalement sortis.
Et pourtant, s'il suffisait de parler de l'homme au monde pour parler de Dieu aux hommes, cela se saurait, et s'il suffisait d'agir pour l'homme, d'une manière parfois plus conforme que contraire à celle qui est valorisée par l'esprit du monde, pour agir en Dieu, cela saurait aussi...
Bonne soirée.
Scrutator.