Bonjour Chicoutimi.
J'ai bien peur que nous ne soyons en présence d'un risque ou d'une source de fragilisation supplémentaire de l'Eglise catholique, même si l'action entreprise, au moyen des dubia, est bien intentionnée.
En effet, dans le texte que vous citez, je lis
- d'une part, cette phrase : "Les dubia, a déclaré Brandmüller, entendent promouvoir dans l’Église le débat comme cela est en train d’advenir",
- d'autre part, cette phrase : "Nous les cardinaux attendons les réponses aux dubia, dans la mesure où un défaut de réponse pourrait être vu par d’amples secteurs de l’Église comme un refus d’une adhésion claire et articulée à la doctrine définie."
A mon sens, ce n'est pas avant tout le débat, en général, ou un débat, en particulier, qu'il faut promouvoir, au sein de l'Eglise catholique, mais c'est bien avant tout le goût pour l'adhésion et le sens de l'adhésion, claire et articulée, à la doctrine définie, qu'il faut promouvoir, au coeur de l'Eglise catholique, ce qui n'est pas du tout la même chose.
Certes, la promotion dans l'Eglise de la culture du débat peut être propice à la redécouverte, peut être utile à la réhabilitation, du caractère nécessaire et salutaire de l'adhésion à la doctrine définie, d'autant plus que, par exemple, les partisans de tel ou tel dialogue ont horreur de tout débat contradictoire sur les mérites, mais aussi les limites, de la conception et de la pratique actuellement dominantes du dialogue.
Mais malheureusement cette promotion, dans l'Eglise, de la culture du débat, peut aussi se retourner contre ceux-là mêmes qui la mettent ici en avant et en valeur, compte tenu du fait que certains (clercs) catholiques ne manqueront certainement pas de profiter du fait que l'on promeuve cette culture du débat pour demander que l'on aille encore plus que loin que dans le chapitre VIII d'Amoris laetitia, que ce soit dans le même domaine ou dans d'autres domaines.
Je ne dis pas qu'il ne faut rien faire, ni qu'on ne peut rien faire, mais je dis qu'il faut se méfier de la promotion de la culture du débat, encore une fois, aussi bien intentionnée soit-elle, à l'intérieur d'une institution dans laquelle, "comme par hasard", depuis le milieu du XX° siècle, quand on débat, cela débouche fréquemment sur autre chose que sur davantage d'adhésion à la doctrine définie...
Bonne journée.
Scrutator.