Il est bien clair que la situation n'est pas comparable à celle de 1965, le courant progressiste peine effectivement à se renouveler, en Europe occidentale du moins, ce qui ne veut pas dire cependant qu'il a perdu sa capacité de nuisance, et la croyance en un nouveau printemps de l'Eglise ayant perdu beaucoup de sa force par suite du désastre où nous ne finissons toujours pas de nous enfoncer, les obsédés du changement, comme vous les appelez, sont devenus beaucoup moins crédibles.

Mais il me semble très incertain de dire que le courant crypto-tradi est devenu beaucoup moins naïf et inconditionnellement soumis qu'en 1965. Il faudrait voir tout d'abord ce que l'on entend par courant crypto-tradi. Mais même si dans certains milieux l'on entend aujourd'hui sur le pape et la situation de l'Eglise des propos qui y auraient été inconcevables il y a seulement deux ou trois ans, la fermeté est loin d'être un fait général. Ceux qui ne veulent rien voir ni entendre et préféreront toujours se montrer agressifs sur leur droite que sur leur gauche existent toujours, y compris dans des milieux peu suspects de progressisme.
Je me garderais bien, personnellement, de fonder de trop grandes espérances sur le milieu wojtylo-ratzinguérien, qui à quelques heureuses exceptions près se signale surtout par sa passivité, voire, dans certains cas que j'espère peu nombreux, sa servilité.

Peregrinus

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