Des nombreuses vigiles jeûnées, et même jeûnées quand, tombant un dimanche, elles étaient anticipées au samedi, pratique multiséculaire, le droit canon codifié en 1917 n'en a retenu que quatre, à part le Samedi Saint : celles de Noël, de Pentecôte, de l'Assomption et de la Toussaint. Et les trois qui peuvent tomber un dimanche ne sont plus jeûnées en anticipation. (Can. 1252, c'est une loi universelle).

(Un indult papal pour l'Empire allemand abrogeait l'abstinence à ces quatre vigiles, et dans quelques diocèses d'Autriche aussi le jeûne, mais ces indults paraissent caducs, car ils étaient en principe renouvelables, et ce n'est pas le cas.)
(En Prusse, et donc pour les 11 diocèses de Prusse subsistant en république fédérale, car le concordat de Prusse de 1929 est resté en vigueur, l'Assomption est en principe solennisée le dimanche suivant, et son jeûne reporté au samedi qui précède.)

Quatre vigiles des 15 (si j'ai bien compté) c'est peu, et une personne soucieuse d'un certain sérieux dans le domaine religieux (surtout "tradi"), se fera un honneur de les respecter, même si je n'accablerai personne pour ne pas (plus) le faire, car nous sommes dans un désarroi total (le droit de 1917 est en grande partie inopérant de surcroît) et une coutume contraire ou une désuétude de plus de 40 ans s'est installée un peu partout.
Mais quand-même.

En 1957 le jeûne et abstinence du 14 août ont été remplacés par le 7 décembre (vigile de l'Immaculée, qui liturgiquement n'existait plus en 1957, comprenne qui pourra).
La raison invoquée ("pastorale") est très peu claire : période de vacances estivales ? mais on mange moins en été de toute façon et le jeûne en hiver est plus difficile. Alors ?
En plus : la vigile de l'Assomption est ancienne et celle de l'Immaculée récente, introduite sous le pape Léon XIII.

N'importe, c'est une des multiples anomalies voire errements pratiques de ce triste fin de règne.

Mais la cerise sur le gateau, pour les amateurs du "réveillon" : en 1959 (donc sous Giovanni XXL) un autre indult général (des indults particuliers existaient déjà avant) permettait d'anticiper le jeûne du 24 décembre le 23. Allez, c'est bientôt, un petit effort minimal pour préparer Noël.

A tous donc : joyeux Noël, et à vous, chère Madame, bonne vigile, le 24 même, comme il se doit. Oui, on fait maigre et jeûne, je ne l'ai jamais connu autrement dans notre famille.

Et le 25, c'est le gibier, traditionnellement. Si tout va bien, du gibier du terroir ancestral, c'est mon cousin cadet qui s'en charge. Il a un bon tir.

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