Je me suis intéressé à la pastorale et aux "gestes forts" qu'il prétend poser. Voici.
Notre Saint-Père…
Notre St Père actuel est un homme de spectacle, metteur en scène et acteur. Dans la fonction, il n'est pas le premier à faire ces choix, mais il y ajoute une grosse pincée… "électron libre". C'est le Benoît Poelvoord de sa fonction.
Est-ce un bonheur pour l'Église ? Les avis sont partagés.
Par ailleurs, les Catholiques du rang ont le devoir de l'écouter et, le cas échéant, d'obéir à son "magistère" ; ils ont donc le devoir de chercher à comprendre son (ses) propos. Par conséquent, ils ont le droit de recevoir de sa part un message compréhensible et cohérent.
Commençons par constater que ce Pape a réussi (parmi d'autres) un coup important. Il semble avoir contribué à éviter que des va-t-en-guerre occidentaux (surtout français) lancent des bombardements (sept. 2013) au service des islamistes qui massacrent et rapinent en Syrie. Ce n'est pas rien : imaginons le scénario inverse.
Ceci dit, tout n'est pas de la même eau. On a trop souvent l'impression d'assister à la mise en scène d'une pastorale de l'ambiguïté : la pastorale ce n'est pas le magistère, n'empêche : ça reste en relation. Quelques exemples en vrac, sans être complet.
- A peine arrivé, il refuse son logement de fonction, naguère rénové. C'est un geste "pastoral" ? Dans la foulée, il réquisitionne des locaux plus modernes, rénovés eux aussi, mais destinés à loger d'autres clercs de passage au Vatican. Belle preuve de modestie ?
Quoi qu'il en soit, c'est une modestie fort coûteuse dont on a passé sous silence le coût inutile. Ensuite, elle engage l'avenir : le successeur reprendra-t-il les appartements pontificaux, retournera-t-il à Ste Marthe, choisira-t-il des locaux en ville ?
- Dans la chapelle de cet établissement, le Pape a souvent prononcé des petits sermons +/- impromptus. Il aime ces déclarations "pastorales"…
Résultats ? La fréquence des messages pontificaux a augmenté, mais la qualité des contenus a diminué. Et le prestige de la fonction aussi.
Ainsi, le vicaire du Christ tient des propos du niveau de ceux du curé de mon village. Nul ne croit que ce soit par hasard.
- Dans la presse romaine laïque, il a donné une interview "pastorale" à un journaliste "périphérique". Celui-ci a gauchi ses propos. On a bien dû corriger.
Mais notre Pape n'y a pas vu malice : avec le même compère, ils ont récidivé. Pourquoi ?
Ensuite, en novembre 15, à propos du synode : "ter repetita placent".
- Par contre, en magister, il a fait sévir impitoyablement, contre certains (es) Franciscains (es) qui ne lui paraissent pas assez, ou trop... Le grief n'est pas communiqué avec précision. Alors, pourquoi ?
- Il a répété à plaisir une distinction subtile entre évangélisation et prosélytisme.
Très "pastorale", cette distinction ?
Sans dire où il situe les travaux héroïques et productifs de nos missionnaires d'autrefois, aux yeux de certains, son propos est pastoralement douteux.
- Lors de ses vœux publics (22/12) 2014 adressés à la curie, il a énoncé – globalement, pour tous les présents - une quinzaine de reproches à la fois graves et vagues.
Est-ce ainsi qu'en Argentine on motive son personnel de maîtrise ?
- Naguère, solennellement, il a invité un juif et un musulman dans les jardins du Vatican, afin que chacun y prie pour la paix. Le musulman a récité son couplet pour un monde pacifié… après son islamisation.
Dans les mosquées, toutes obédiences confondues, on en rigole encore.
- Il organise un synode sur la famille. Pour ce, il exhume quelques vieux contestataires. Et pour renforcer le come-back de ses vedettes, il leur adjoint une (des) camarilla (s) de scribes mitrés.
- Lors de son dernier voyage en Turquie, il insistait pour recevoir la bénédiction d'un patriarche orthodoxe. Geste "pastoral", sans doute.
Sans se laisser forcer la main, celui-ci lui a donné un bisou sur son bonnet (blanc et) pontifical.
On en rira longtemps derrière les iconostases.
On en passe et de meilleures, comme l'histoire des "lapins"… Cependant, on vient d'en lire une nouvelle, "de 1e grandeur".
S'adressant au président du Paraguay, le 11/07/2015 à Asuncion, le St-Père lui a demandé au pied levé la grâce d'une personne séquestrée par l'Armée du pays. (A ce que supposait notre bon apôtre).
Or, il s'agissait d'un officier de l'armée nationale retenu prisonnier par l’« armée du peuple paraguayen » ; soit la guérilla marxiste-léniniste locale.
Il faudra de grands efforts pour inventer et réaliser un pas de clerc "pastoral" plus grossièrement incongru que celui-là.
Vers cette date-là, j'ai cessé de noter les incohérences papales : j'ai beaucoup d'autres centres d'intérêt. Celui-ci étant le plus désespérant.
Quant à l'essentiel.
Dans le monde d'aujourd'hui", l'action du St-Esprit est-elle favorisée par les zigzags de notre pontife ? C'est très improbable.
Dans la sainte liberté des enfants de Dieu, et pour des motifs évidemment pastoraux, on aimerait comprendre un peu mieux pourquoi la charité miséricordieuse et la modestie ostentatoires de notre Pape font passer le Saint-Esprit par des sentiers aussi tortueux.