...et je vais y répondre.
Je partage vos critiques sur la CSM, notamment au sujet du trésor qu'elle garde dans sa chapelle et qu'elle ne restitue pas dans les paroisses qu'elle dessert. Je pense qu'il ne sert à rien de composer avec des structures diocésaines condamnées à terme à mourir et qui sont éloignées de la vraie foi à un point tel que l'on est en permanence à la limite du supportable. Par ailleurs la liturgie est chose trop importante pour accepter de la voir mutilée comme elle l'a été, par exemple, au cours de la dernière messe télévisée du JDS célébrée par des prêtres martiniens. C'est purement et simplement du gâchis. je pense toutefois que cette attitude n'est que temporaire et que tôt ou tard la CSM commencera a redresser les choses liturgiquement parlant dans les paroisses. C'est déjà le cas dans certaines d'entre elles (je l'ai constaté moi même dans une paroisse CSM des Pyrénées). Par ailleurs élément décisif: elle permet d'offrir à l'Eglise en France des prêtres aptes à transmettre le patrimoine liturgique, puisqu'ayant été formés. Et cela est fondamental pour l'avenir du christianisme en France, le vrai problème de la crise étant celui de la transmission.
Les abbayes solesmiennes en FO n'attirent peut-être pas des brouettes de postulants, mais en tout cas suffisamment pour se maintenir et offrir aux fidèles des oasis de prière fidèles à la Tradition. C'est déjà énorme en soi étant donné le contexte actuel.
Je ne veux pas replonger dans le débat -déjà éculé sur ce Forum- FE versus FO, mais je répète qu'il est impossible de dire que la forme ordinaire est tout entière mauvaise. Elle est le fruit de deux courants contradictoires, allant dans des sens opposés. Sur certains points, elle accentue la rupture moderne; sur d'autres elle apporte un réel retour à la Tradition romaine occidentale. D'où la nécessité d'une herméneutique de la continuité dans un premier temps, puis d'une réforme de la réforme pour corriger les éléments déviants qui s'y trouvent incontestablement.
Populaire ou pas, c'est la seule solution. En tout cas, il est pour moi clair que rester agrippés à 1962 (comme si cette forme du rite avait été en quelque sorte donné directement par Dieu à l'Eglise sur le mont Sinaï!) est une attitude qui pouvait se justifier durant les années de fer (1970-1990), mais qui à terme ne mène nulle part. Je pense que c'est ce que les jeunes sentent confusément lorsqu'ils optent plus pour la CSM que pour les instituts tradis, bien plus qu'une intégration dans les structures diocésaines qui à mon avis ne constitue pas une des motivations premières. Il est absurde de vouloir fossiliser la liturgie dans l'état où elle était à la veille du Concile, comme s'il elle n'était pas un organisme vivant qui certes garde son identité à travers les siècles mais qui suit une évolution organique pour ainsi dire naturelle. Cela, le très intelligent Ratzinger et le très profond Sarah l'ont bien compris.
Par ailleurs, la crise liturgique actuelle est d'abord une crise spirituelle très profonde doublée d'une crise culturelle et anthropologique d'une ampleur inédite, qui dépasse largement la question de la forme du rite. Revenir purement et simplement à 1962 n'y changerait strictement rien. Un cadavre habillé d'un solide corset reste un cadavre.
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