Le Seigneur dit à Saint-Pierre: "Pais mes brebis."
Benoît XVI se serait fait élire en disant que la barque de Pierre prenait l'eau de toute part.
Les prises de parole de François pourraient se caractériser par ces paroles du refrain d'une chanson de mon enfance: "Y a du roulis, Y a du tangage sur mon bateau joli, joli." Il n'y a pas mieux pour faire prendre l'eau à un frêle esquif.
Le "veni sancte spiritus" contient une prière pour "assouplir ce qui est raide". Mais l'amour souple de François fait davantage penser à une indifférence bienveillante qu'à une affection jalouse et dévorante. L'amour n'est pas indifférent.
Benoît XVI fustigeait "la dictature du relativisme", françois est relativiste sur le plan liturgique et doctrinal. Il semble même constructiviste sur le plan de la foi, avec un "sensus fidei" de l'Eglise auquel il voudrait transférer l'infaillibilité (cf. son premier entretien avec le P. Spadaro, la formule a l'air de lui avoir plu) sensus fidei qui, mettant en jeu l'immanence vitale selon un processus parfaitement moderniste, serait, comme la piété populaire, productrice de dévotions ou de dogmes en fonction du besoin des fidèles et comme si Dieu était sans contenu. De là à dire que la foi ne fait que remplir un vide anthropologique comme l'aurait avancé Feuerbach, il n'y a qu'un pas que le pape se garde bien de franchir. Il a voulu marquer son époque par une expression, comme c'est devenu la mode. A la "dictature du relativisme" de benoît XVI, succède sa "mondialisation de l'indifférence". On pourrait dire que François cultive le mondialisme de l'indifférence en matière religieuse. Il ne serait pas fâché de passer pour le pape du MASDU que prophétisait l'abbé de Nantes (mouvement d'animation spirituel de la démocratie universelle).
François ne désavoue pas tant le cardinal sarah que son prédécesseur, avec qui il affiche d'avoir des rapports déférents et fraternels, en récusant l'expression "réforme de la réforme" que lui-même avait employée. IL prend enfin le mot "extraordinaire" dans son sens le plus ordinaire...
Il se veut peut-être habile manœuvrier, mais à quoi mène la manœuvre? Et pourquoi diaboliser "la mondanité spirituelle" si on se borne soi-même à dire au monde ce que le monde a envie d'entendre? En cette période d'insécurité spirituelle, l'Eglise aurait besoin d'un guide un peu plus sûr, qui ne se contente pas d'être assez fédérateur pour faire tourner la boutique.
J'ai vu passer un message se demandant si le cardinal Sarah n'était pas l'antiFrançois. Durant l'inter-règne entre le pape démissionnaire et le pape régnant, j'avais avancé son nom. Il ne m'appartient pas de dire s'il aurait fait un bon pape, mais il aurait été dans la continuité de benoît XVI. Or la différence entre les précédents souverains pontifs et le pape actuel, si elle épouse le rythme de la modernité, ne répond pas au besoin de stabilité qui devrait y faire contrepoids.
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