« N’est-ce pas Dieu qui a choisi de nous envoyer moins de prêtres ? », a lancé Mgr Eychenne, dans une formule choc, invitant ses confrères et l’ensemble de la communauté chrétienne à se demander ce « que Dieu veut de nous »… « Ne faisons-nous pas un mauvais usage du prêtre, qui devient le tout de l’Église ? », a-t-il poursuivi, dans une interpellation non moins vigoureuse.
De ces deux interrogations, il en a tiré une troisième, en forme de changement d’un modèle ecclésial à bout de souffle : « Les prêtres ne doivent-ils pas renoncer au cumul des charges et accepter le non-cumul des mandats ? En voulant être partout, ils sont souvent condamnés à n’être nulle part. Mais cela suppose qu’ils ne soient plus les managers de grands ensembles et acceptent que d’autres missions soient portées par des laïcs. »
« Il faut que les jeunes puissent trouver des modèles dans lesquels se projeter »
Car la surcharge à laquelle sont confrontés nombre de prêtres de diocésains – conjugué à la « seniorisation du clergé, la perte de visibilité dans la société et les scandales de mœurs » – ne crée pas « le terreau favorable » à l’éclosion de nouvelles vocations, a rappelé Mgr Dominique Rey.
« Il faut au contraire que les jeunes puissent trouver des modèles dans lesquels se projeter, où se combinent vie fraternelle accueillante et missions motivantes », a indiqué l’évêque de Fréjus-Toulon, insistant sur la nécessité de « prendre en charge le premier appel à la vocation, de l’écouter, de l’accompagner » et invitant ses confrères à « faire attention aux attentes des jeunes ».
Cycles dépressifs
Par quelques exemples puisés dans son diocèse de Lille et ceux de ses voisins, Arras et Cambrai, Mgr Laurent Ulrich a montré combien les vocations devaient être une préoccupation, pour les évêques mais aussi pour l’ensemble des fidèles : organiser des rassemblements à dimension intergénérationnelle pour que les jeunes puissent rencontrer des chrétiens plus âgés dans lesquels se projeter ; adresser aux candidats potentiels au sacerdoce une lettre signée de l’évêque pour que la question de la vocation à la prêtrise soit « abordée franchement » ; inviter les jeunes à la messe chrismale ; amplifier une dynamique de prière pour les vocations…
Autant de pistes d’actions devant permettre de sortir des « cycles dépressifs » dans lesquels est enfermée la question de l’appel au sacerdoce, pour reprendre la formule de Mgr Rey, rappelant aussi que « les vocations ne décrètent pas, elles se reçoivent… »
Bruno Bouvet (à Lourdes)lc
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