J’ai indiqué dans un de mes derniers posts la raison pour laquelle une décision de nature canonique au profit de la FSSPX sera prise avant le 20 novembre. Cette décision peut prendre trois formes différentes :
1 - Le service minimum : prolongement sine die de la juridiction ordinaire permettant d’entendre les confessions.
2 - Un service minimum amélioré : on rajoute la juridiction pour les mariages et on procède à une sanatio in radice au profit des mariages antérieurement célébrés par la FSSPX dont les conjoints vivent toujours maritalement. On peut y ajouter quelques autres amabilités de portée limitée.
3 - Le "Grand Jeu” : création d’une prélature personnelle, un super diocèse qui dépasse tout ce que Mgr Lefebvre avait jamais espéré obtenir.
A mon avis, plus la décision interviendra à proximité de la date butoir du 20 novembre, plus les chances augmentent que ce soit la 3ème hypothèse qui s’avère la bonne. Pourquoi ? En raison d’une logique pyrotechnique : lors des meilleurs feux d’artifice, le bon sens exige que vous terminiez le spectacle par un bouquet final, une apothéose.
Quel meilleur point d’orgue pourrait imaginer François pour clore l’année de la Miséricorde que de tendre la main, sans condition, à ses opposants les plus résolus ?
Faut-il pour autant croire que le geste de François soit une pure expression de générosité et de de miséricorde ? Voire. A ces motivations peut s’en ajouter une autre que je me permets de vous soumettre :
L’épiscopat mondial se divise schématiquement en 4 groupes :
- les traditionalistes type Mgr Schneider,
- les wojtyliens type Cardinal Scola,
- les modernistes type Cardinal Kasper,
- le marais opportuniste type Cardinal Schonborn.
La mouvance qui donne le plus de fil à retordre à François est aujourd’hui celle des wojtyliens.
Or, il se trouve que cette mouvance, historiquement, a toujours été l’ennemi juré des traditionalistes. J’ai déjà cité l’anecdote du Cardinal Siri se précipitant sur son téléphone en juin 1988 pour adjurer Jean-Paul II d’excommunier sans hésiter Mgr Lefebvre pour son acte schismatique.
A la lumière de cette réalité, quel serait un des effets de la régularisation de la FSSPX ? Le message que François leur adresserait serait le suivant :
“Ah vous m’accusez d’être infidèle au magistère de mes deux prédécesseurs ? Eh bien balayez devant votre porte, il y a désormais en parfaite communion avec l’Eglise, des catholiques qui vous accusent, vous et vos référents, Jean-Paul II et Benoît XVI, d’être infidèles à “2000 ans de Tradition". Morale de l’histoire : on est tous l’intégriste et le libéral d’un autre, mettez donc votre contestation en veilleuse.”
Dans l’optique de cette stratégie, je vois deux dangers qui pourraient se retourner contre François :
- Pour reprendre la métaphore pyrotechnique, rappelons qu’il existe des fusées qui explosent dans les mains ou sur la tête de ceux qui les manipulent. Le pyrotechnicien suprême n’est pas l’homme qui lance la fusée mais Dieu qui la dirige et la fait exploser là où Il veut.
- "Diviser pour régner" est une pratique qui peut se retourner contre son auteur lorsque les divisions qu’il fomente et attise conduisent les ennemis d'hier à se découvrir des valeurs communes, à surmonter leurs divisions et unir leurs forces contre celui qui espérait que leur mutuelle opposition annulerait leur pouvoir de nuisance.
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