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J'ai déjà proposé 1989 comme année de naissance de ce schisme.
par Scrutator Sapientiæ 2016-09-25 16:07:41
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Bonjour et bon dimanche, Bernard Joustrate.

J'ai déjà proposé l'année 1989 comme année de naissance de ce schisme. Je m'efforce de m'en expliquer à nouveau ci-dessous.

1. D'abord, dans les années 1980, il s'est trouvé des clercs catholiques qui ont dit non au refus, par Jean-Paul II et par le futur Benoît XVI, des théologies partisanes de la "libération" politique et sociale.

2. Puis le communisme soviétique s'est effondré, au cours de l'année 1989, et de nouvelles thématiques, qui avaient commencé, en réalité, à apparaître, dans les coulisses de la théologie catholique, dès les années 1970 et 1980, ont commencé à monter sur le devant de la scène, notamment à la suite d'Assise 1986.

3. Ensuite, dès le début et tout au long des années 1990, il s'est trouvé des clercs catholiques qui ont dit non au refus, par Jean-Paul II et par le futur Benoît XVI, des théologies promotrices du "pluralisme" dans le domaine de la morale et en matière religieuse.

4. En d'autres termes, de mon point de vue, une certaine forme de schisme, mais sans départ des schismatiques (bien au contraire !), a commencé à se produire, juste avant ou au moment de l'entrée du catholicisme contemporain dans la période actuelle, qualifiable de post-communiste, notamment parce que certains théologiens, certains évêques, ont considéré, globalement, même s'ils ne l'ont évidemment pas dit comme cela, que le "rupturisme" et le "suivisme" sont "é-van-gé-li-ques", au contraire du recentrage et de la sainteté (contra-positionnels face à l'esprit du monde) qui, eux, sont "obscurantistes".

5. D'une certaine manière, dans le cadre de ce schisme, il y a au moins deux types de catholiques :

- ceux qui réfléchissent avec et qui sont plutôt partisans de documents tels que le Catéchisme de l'Eglise catholique, Veritatis splendor, Evangelium vitae, Fides et ratio, Dominus Iesus, le Compendium du Catéchisme,

- ceux qui réfléchissent sans ou qui sont plutôt opposés aux mêmes documents, auxquels on peut ajouter les exhortations apostoliques de recentrage de Jean-Paul II, dont il n'a pas été tenu le moindre compte, par les "rupturistes".

6. Ma conviction est

- que les quatre dernières années du pontificat de Jean-Paul II, les huit années du pontificat de Benoît XVI, n'ont pas comblé le fossé, ni réduit la fracture, entre les "recentreurs" et les "rupturistes",

et

- que le pontificat du Pape François, compte tenu du positionnement le plus raisonnablement attribuable à ce Pape, et du déroulement le plus objectivement constatable, au cours de ce pontificat, peut être celui de la "grande explication" entre les uns et les autres.

7. Je poursuis ce message par cette autre remarque : il ne s'agit pas ici de "refaire le match" entre le "recentrage", inabouti ou inachevé, et le "rupturisme", alors que ce match n'a pas encore eu lieu dans toute l'ampleur, et dans toute l'intensité, que l'on est en droit d'attendre d'une telle confrontation, qui aura lieu, peut-être, au cours de ce pontificat.

8. Mais il s'agit ici de rappeler la "méthode patiente" des années 1980 et 1990, qui a consisté à attendre le déclin puis le décès de plusieurs théologiens catholiques, plus influents qu'orthodoxes, notamment entre l'année de la mort de Rahner (1984) et celle de la mort de Congar (1995), et à se dire en substance : "Soyons patients, les idées de ces auteurs ne seront reprises par personne, attendons leur décès, en aval duquel davantage de recentrage en plénitude sera possible".

9. Or, de toute évidence, si les idées de ces auteurs n'ont été effectivement reprises "à l'identique" par personne, force est de constater que cette "méthode patiente" a permis la montée en puissance d'autres auteurs, d'autres idées, encore plus propices au "rupturisme" et au "suivisme" que les idées d'un Congar ou d'un Rahner.

10. Si ma suggestion de datation de la naissance de ce schisme n'est pas trop infondée, cette datation signifie que nous en sommes bientôt à trente années de schisme, ou de quasi schisme, mais, encore une fois, sans départ des schismatiques, bien au contraire...

Peut-être devient-il urgent, vital, de crever l'abcès, et de sommer les clercs concernés de se soumettre ou de se démettre,...mais de se soumettre à qui et à quoi, dans le contexte, tourmenté, du pontificat du Pape François ?

Bon dimanche.

Scrutator.

P S : je rappelle que pour tout catholique "rupturiste", le Concile Vatican II incarne LA rupture la plus légitime qui soit, dans l'histoire de l'Eglise, notamment

- parce que, grâce aux théologiens qui ont inspiré le Concile, nous sommes passés, au moment de Vatican II, des ténèbres à la lumière,

et

- parce que, grâce à quatre textes qu'il comporte (UR, NA, DH, UR), nous sommes "autorisés" à nous aligner sur l'homme et sur le monde.

     

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