on peut lire utilement ce Cahier de Fanjeaux (je suis dedans en ce moment) où l'ont voit que si une certaine porosité entre catharisme et valdéisme s'est produite surtout après les condamnations définitives de ce dernier, les deux hérésies sont d'essences très différentes: les cathares professent quasiment une autre religion, dualiste et seulement teinté de christianisme, tandis que le principal reproche fait initialement aux Vaudois, qui d'abord avaient obtenu approbations du Pape Alexandre III pour prêcher (sous condition d'êtres missionnés par les curés) et voulaient à l'origine rester catholiques, est la désobéissance. Bien sûr la désobéissance, lorsqu'elle persiste, conduit rapidement au schisme et à l'hérésie (en particulier quant aux sacrements, "messes" célébrés par des laïcs après la condamnation définitive de 1215), et aujourd'hui la prétendue Eglise ou Table Vaudoise est membre des regroupements protestants.

Mais il demeure tout à fait remarquable que Vaudès et ses disciples, confrontés aux cathares en Languedoc, se sont très nettement opposés à ces derniers.


Un autre point intéressant mis en lumière au cours de ce colloque est que contrairement à ce qui est souvent avancé, les vaudois ou Pauvres de Lyon ne prêchent pas la pauvreté volontaire qu'ils vivent eux-mêmes contre l'Eglise prétendument trop riche ou contre les évêques corrompus, mais seulement comme corollaire de la vita apostolica et de la prédication, qui est leur premier soucis et leur première raison d'être, la pauvreté ne venant qu'en sus pour imiter les Apôtres, et n'étant ni une fin en soi, ni une sorte de critique sociale avant l'heure.

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