L'émission a le mérite de conserver un ton relativement posé, de ne pas en venir immédiatement aux insultes et de faire un certain effort pour comprendre les choix de Mgr Lefebvre (même s'il n'est pas certain que ses réalisateurs les aient vraiment compris).
Cependant, elle pèche immédiatement par un certain nombre d'erreurs factuelles, sur les noms tout d'abord ("Alfonso de Galaterra", par exemple), sur certaines dates clefs (la messe de Lille, qui en écoutant l'émission semble avoir eu lieu en 1978) et dans l'identification de certains concepts (les journalistes croient que Mgr Lefebvre dénonce le sionisme et y voient un signe de son antijudaïsme alors que c'est en réalité le sillonnisme qu'il critique).
L'émission fait le choix de décrire la vie de Mgr Lefebvre comme un parcours de radicalisation progressive et finalement irrémédiable, en passant sous silence, malgré les références logiques aux longues négociations avec Rome, le refus par exemple du sédévacantisme. Ainsi la journaliste de Libération, malgré de réels efforts pour comprendre certains ajustements actuels de la FSSPX, présente-t-elle de manière univoque et caricaturale aussi bien le "schisme" supposé que les positions de la Fraternité.
Enfin, le bref reportage à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, qui comprend un rapide entretien (visiblement très abrégé au montage) avec son actuel desservant, a le mérite de ne pas être caricatural.
Peregrinus
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