L'âge ne fait pas tout, mais Benoît XVI a été élu à 78 ans. A la différence de Jean-Paul II et d'autres papes, il n'avait pas assez d'énergie pour tout mener, se contentant d'un gouvernement par des gestes assez forts. Jean-Paul II a été élu à 58 ans et si je regarde la trajectoire des autres papes, ils ont été élus à un âge qui leur permettait d'agir pour un certain moment.

A 78 ans, on n'a pas une énergie qui permet de lancer des projets ambitieux et d'exercer au quotidien le gouvernement de l'Eglise. Ce risque, moins évident, n'est pas moins absent chez son successeur qui privilégie la communication et les gestes médiatiques. Même son exhortation apostolique filandreuse et longue peut s'interpréter comme un acte de pure communication.

Et il faut ajouter un point: le poids de la charge. En 2016, comme en 2005, l'Eglise, malgré la crise interne, dispose de plus de fidèles qu'il y a un siècle. Le nombre de diocèses actuel rendrait plus difficile la tenue d'un concile (plus de 5000). Et il faut aussi tenir compte du fait que le pape voyage et que les médias le mettent au premier plan. A 78 ans, cela n'est pas évident. La charge pontificale est encore plus écrasante qu'à l'époque où il n'y avait que 300 millions de catholiques.

A un certain âge, la "machine" tourne moins bien. Il n'est pas étonnant que la retraite soit fixée à 62 ans dans notre pays. On voit clairement les effets d'un certain âge sur la qualité du travail (voir ce qui se passe avec les hommes politiques).

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