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Je n'ai jamais eu de réponses précises à ces questions...
par Scrutator Sapientiæ 2016-09-10 09:13:48
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Bonjour et merci Ennemond,

1. Assise 1986, ou l'équivalent d'Assise 1986, n'est certes pas officiellement proscrit par le Concile, mais cela signifie-t-il qu'il est implicitement prescrit par Vatican II ? Je n'en suis pas certain du tout. Est-on si sûr que cela du fait qu'il serait prévu ou question d'aller jusqu'à Assise 1986, puis au-delà d'Assise 1986, au sein même des textes du Concile, et notamment de Nostra aetate, aussi amendable ou perfectible ce texte soit-il ?

2. Entre 1965 et 1984, et que ce soit au coeur du Magistère ou au sein de la pastorale de Paul VI puis de Jean-Paul II (je ne parle pas de tel texte du futur Jean-Paul II), existe-t-il beaucoup de signes explicitement et officiellement annonciateurs de ce que l'on a vu à partir de 1985 puis de 1986, à savoir le discours de Jean-Paul II au Maroc, en 1985, la première visite d'une synagogue par un Pape, à Rome, en 1986, puis, bien sûr, Assise 1986 ? Là aussi, je n'en suis pas certain du tout.

3. Les opposants à "l'esprit d'Assise" comme les partisans de "l'esprit d'Assise", qui est un esprit situé au abords du confusionnisme et aux confins du consensualisme interreligieux, ont-ils bien conscience du fait que la conception puis le déploiement de cet esprit

- ne sont pas avant tout en contradiction ou en dépassement à l'égard du Magistère et de la pastorale antérieurs à l'apparition de cet esprit, depuis l'extérieur de l'Eglise,

- mais sont avant tout en contradiction ou en dépassement vis-à-vis de l'exercice de la raison métaphysique, ou du recours à la raison métaphysique, dans le domaine religieux ?

4. En d'autres termes, les uns et les autres ont-ils bien conscience du fait que "la mayonnaise de l'interreligieux" n'a pu commencer puis continuer à prendre que parce que les clercs catholiques, au sens large (théologiens, évêques, intellectuels, journalistes), sont passés, grosso modo, d'un mode de raisonnement métaphysique à un mode de raisonnement herméneutique ?

5. Les mêmes opposants, les mêmes partisans, ont-ils bien conscience

- du fait que le mot oecuménisme, par exemple quand il est employé dans une expression telle que celle-ci : "l'oecuménisme interreligieux" est vraiment trop beau pour désigner la chose,

et

- du fait qu'il faudrait plutôt parler d'unanimisme interreligieux, voire para ou pseudo religieux, qui s'expose fréquemment au risque de fonctionner bien plus sur du sentimental et du transcendantal que sur du surnaturel et du théologal ?

6. Enfin, les uns et les autres ont-ils bien conscience du fait que ce qui caractérise ce dont il est question ici ne se situe pas avant tout, ou pas seulement, à l'intérieur de ses fondements, de son contenu, de ses dimensions, de sa direction, mais se situe notamment à l'intérieur d'un hyperbolisme, d'un inflationnisme, qui en dit long sur le fait que les personnes qui s'y soumettent sont avant tout malléables, et non avant tout pacifiques ?

7. Vraiment merci beaucoup pour toute réponse à ces questions. Il m'a déjà été dit que ces questions sont extrêmement sévères, mais quand j'ai demandé en quoi elles sont sévères, sur tel ou tel point précis, il ne m'a été répondu, en substance, que ceci : ces questions ignorent ou occultent le fait que le dialogue interreligieux est bien intentionné, et est mis en oeuvre par des personnes de bonne volonté.

8. Certes, le dialogue, ou ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue, dans ce qu'il a parfois de meilleur, est sans doute préférable au fait de s'ignorer ou de se mépriser, mais est-il si bien qu'on veut le croire et le dire, le faire croire et le faire dire, s'il est mis en oeuvre au point de rendre impensable ou impossible l'exhortation ad extra des croyants non chrétiens, en vue de l'ouverture de leur âme, de leur coeur, de leur esprit, de leur vie, sur une perspective de conversion, sous la conduite et en direction du Fils unique du seul vrai Dieu ?

Question "conclusive" : le christianisme catholique est-il "destiné" à devenir, a-t-il "vocation" à devenir, la religion du bonheur intra-mondain et du confort relationnel, culturellement et sociétalement correcte, ou médiatiquement et mondialistement correcte, notamment au moyen d'une expertise, hier, "en humanité", aujourd'hui, "en écologie", et du dialogue inter-confessionnel, interreligieux, et inter-convictionnel ? A mon avis c'est LA question, en ce début de XXI° siècle.

Bonne journée.

Scrutator.

     

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