Ces jours-ci je me suis remis à Shakespeare ; tout récemment Macbeth. Le barde doit paraître bien débraillé au lecteur français habitué aux soi-disant « unités » ; moi ce sont le vocabulaire et les tournures de phrase qui m’enchantent—là encore, tout-à-fait common. Pour le latin, je vais bientôt me mettre à la troisième Philippique. Je me suis promis de les lire toutes… Ainsi vous êtes à jour de mes lectures pour un certain temps.
Oui, décidément, il me faut reprendre en main Macbeth, qui est une oeuvre impressionnante, et d'autant plus quand on est hanté par la musique de Verdi (j'ignore si vous êtes mélomane), qui, ce me semble, a bien compris et rendu la grandeur dramatique de cette oeuvre, mais à l'italienne (son Falstaff est pour moi raté, Verdi n'est pas pour faire rire), et à condition de trouver une soprano qui est à même de faire face aux notes surhumaines de la Lady.
Et qui avait dit encore que les ouvrages de Shakespeare
were built out of music ?
Pour Shakespeare (je vais vous décevoir), mes goûts sont en général moins sérieux, ma pièce favorite à longtemps été Midsummer Night's Dream, dont j'ai connu par coeur, quand j'étais jeune, quelques belles portions.
Cicéron, quand on veut écrire beau (et si l'on écrit latin, ce qui peut arriver, pourquoi se priver d'écrire beau ?), il le faut
nocturna versare manu, versare diurna. Après trente ans, trop longtemps, j'ai repris en main cet été le
Brutus, de claris oratoribus. Pas Wilkins comme en 1985, mais Wetzel, une édition de 1793, de Halle,
impensis orphanotrophei, quel beau geste, que j'ai trouvée, pour le prix d'une mauvaise pizza, à Leipzig, lors du
Bachfest, entre deux concerts, chez un bouquiniste.
Un de ces jours il faudra que nous fassions connaissance face to face, Lycobates.
Mais pourquoi pas.
Il est rare cependant que je m'aventure outre-Atlantique. La dernière fois que j'ai visité les États-Unis c'était en 1989. Mais l'année prochaine un congrès latin me tenterait peut-être.
Wait and see.