Mais justement, aux temps apostoliques, le dimanche allait-t-il de minuit à minuit ? Il me paraît évident que non, il s'agissait de premier jour de la semaine juive, allant du soir après le Sabbat à l'après-midi suivant. L'application à la liturgie du découpage moderne des jours, de minuit à minuit, ne daterait-il pas de saint Pie X ?
Je n'ai pas de réponse certaine à votre question, sinon que la computation de minuit à minuit est certainement beaucoup plus ancienne que Saint Pie X, puisqu'elle provient du droit romain antique, que notre droit canon de 1917 a repris en partie.
Ainsi il faudrait chercher les origines ou les sources du canon 1246. Mon édition
maior, annotée par le cardinal Gasparri, qui ne m'est pas particulièrement sympathique, mais qui était un grand érudit et un éminent juriste, n'en dit rien, mais cela ne veut pas dire que rien n'existe.
Quant aux temps apostoliques, je veux bien croire que ces braves gens commençaient de célébrer le dimanche au soir du samedi, mais à mon avis il est complètement exclu qu'ils aient célébré une messe le samedi soir pour pouvoir faire la grasse matinée le dimanche. Ce n'est pas leur style.
On l'a déjà dit, des messes du soir n'existaient tout simplement pas. Il fallait attendre les efforts assidus de la Royal Air Force, et la paresse imputée au brave peuple de Dieu par nos pastoraux pour concevoir pareille nécessité.
Les premiers chrétiens auront peut-être fait une veille de prières, et auront certainement respecté, à la manière juive, le repos dominical dès le samedi soir, mais c'est tout.
En tout cas, on l'a relevé aussi pour le jeûne des vigiles, il faut distinguer la computation liturgique (depuis les premières vêpres) et la computation canonique, p.ex. pour le jeûne. Cela ne coïncide pas forcément.