Il me semble que l'orientation du célébrant face au peuple, si elle est bien apparue au XVIe siècle avec la Réforme protestante, est plutôt le fait de calvinistes et de zwingliens. Luther, d'une part parce qu'il était pragmatique et ne voulait pas bouleverser entièrement les habitudes des paroissiens, d'autre part parce que, tout hérétique qu'il était, il était attaché à certaines formes extérieures du culte liturgique, n'a pas imposé le passage à la célébration face au peuple (de même qu'il tolérait l'usage du latin qui devait, disait-il dans son opuscule La messe allemande et l'ordre du service divin, coexister avec la langue vernaculaire) et l'orientation traditionnelle s'est maintenue longtemps dans un grand nombre de paroisses luthériennes.
Il faut ici tenir compte des mutations internes aux confessions protestantes à partir du XVIIIe siècle avec l'apparition, puis la diffusion du protestantisme libéral, qui ont conduit à aligner largement les formes extérieures du culte luthérien sur celles des calvinistes et des zwingliens ; mais il faudrait sur ce point l'avis de spécialistes.

Peregrinus

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