Mais la réflexion de Malraux n’est pas aussi originale qu’elle peut paraître à première lecture. Dans son ouvrage Du Pouvoir, histoire naturelle de sa croissance (Hachette, 1977), le politologue Bertrand de Jouvenel – qui n’est pas croyant – consacre tout un chapitre à “La démocratie totalitaire”.
Et dans un autre, intitulé “Le pouvoir et les croyances”, il contredit la position bien connue des “philosophes” du XVIIIe siècle selon laquelle “la superstition est le soutien du Despotisme” :
“Toutes les grandes civilisations se sont formées dans les cadres d’une Loi divine, reçue par la Société, et que la volonté la plus forte, celle des hommes du Pouvoir, était impuissante à ébranler ou remplacer.
Il en fut ainsi même chez les peuples les moins religieux, les Grecs ou les Romains.”
Au contraire, les révolutions, parce qu’elles remettent en cause les croyances les mieux établies, sont un terreau fertile pour les despotes : Napoléon, Staline, Hitler, Mao...
V.
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