I. Nature de la possession
1541. On peut ajouter à ces signes ceux qui résultent des effets produits par l’emploi des exorcismes ou des choses sacrées, surtout lorsque cet emploi se fait à l’insu des personnes qu’on croit possédées. Il en est, par exemple, qui au contact d'un objet saint, ou lorsqu'on récite sur elles des prières liturgiques, entrent dans des états de fureur indicible, et blasphèment horriblement. Mais ce signe n'est certain que lorsque ceci se fait à leur insu... si elles s'en aperçoivent en effet, elles peuvent entrer en fureur, soit à cause de leur horreur de tout ce qui est religieux, soit par simulation. Il n'est donc pas aisé de reconnaître une vraie possession, et on ne saurait être trop réservé avant de se prononcer.
1542. 3° Différences entre la possession et les troubles nerveux. Les expériences faites sur des personnes atteintes de maladies nerveuses ont montré une certaine analogie entre ces états morbides et les attitudes extérieures des possédés. Il ne faut pas s'en étonner : le démon peut produire soit des maladies nerveuses, soit des phénomènes extérieurs analogues à ceux des névroses. C'est une raison de plus pour être très réservé dans ses jugements sur les prétendus cas de possession. Mais ces analogies portent uniquement sur les gestes extérieurs, qui par eux-mêmes sont insuffisants pour prouver la possession. On n'a pas trouvé de névrosés qui parlent des langues inconnues, révèlent les secrets des cœurs ou prédisent l'avenir avec précision et certitude. Or ce sont là, avons-nous dit, les véritables signes de la possession ; quand ils sont tous absents, on peut croire à une simple névrose. Si parfois des exorcistes se sont trompés, c'est qu'ils s'étaient éloignés des règles tracées par le Rituel. Pour éviter ces erreurs, il est opportun de faire examiner le cas non seulement par des prêtres mais aussi par des médecins chrétiens.
1543. Ainsi le P. Debreyne, qui, avant d'entrer à la Trappe, avait exercé la médecine, raconte qu'il a eu à traiter une comunauté de femmes dont l'état présentait de grandes ressemblances avec celui des Ursulines de Loudun. Il les guérit en peu de temps par des moyens hygiéniques en particulier par un travail manuel assidu et varié. Il faut en particulier se défier des possessions épidémiques : il peut se faire qu'un cas réel de possession amène chez ceux qui en sont les témoins un état nerveux analogue extérieurement à la possession. Le meilleur moyen de d’éviter cette sorte de contagion est de disperser les personnes atteintes et de les éloigner du milieu où elles ont contracté cette nervosité.
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923
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