Dans l'histoire de l'Eglise, l'ultramontanisme est assez récent et se développe surtout après la Révolution française, avec une consécration sous Pie IX et une apogée sous Pie XI et sous Pie XII. A ce phénomène s'ajoute la médiatisation, ce qui rend la centralisation difficilement contournable, ce qui fait que, paradoxalement, l'Eglise dite post-conciliaire reste extrêmement papale. On conjugue les défauts de tous les systèmes, au passage. Même avec ses velléités collégiales, François reste autoritaire et les mots d'appel à la synodalité risquent tout simplement de ne s'entendre qu'autour du groupe étroit autour de François (5 ou 6 personnes).
Le seul bémol que je mets est que, cette fois-ci, l'autorité fait défaut, nonobstant l'autoritarisme d'untel. Nous avons un curieux mélange entre la centralisation et le défaut d'autorité patent (encore présente chez les prédécesseurs de François, et évidemment incontestable sous Pie XII). Il est quand même piquant que François peut aussi bien susciter, de façon plus ou moins ouverte, exaspération ou hilarité, un peu comme lorsque François Hollande parle. On sait que l'autorité absente.
L'Eglise s'est beaucoup resserée autour de son chef visible avec une modernité envahissante qui laisse l'Eglise affaiblie. La réaction naturelle est de "papaliser" à l'extrême, avec tous els défauts inhérents à cette situation. Cela donne de grands élans pontificaux (impulsions missionnaires, etc.), mais cela conduit aussi à des initiatives contestables (réformes liturgique menée dans la déconnexion totale, l'intégralisme de Pie XI avec un cléricalisme patent, la volonté de faire table rase, etc.).
Mais si on cherchait à rendre les évêques libres, dans le contexte actuel, ce serait la cacophonie et la catastrophe: les évêques seraient hapés par le hâchoir des pouvoirs civils et médiatiques. Au final, c'est l'autorité suprême qui en sortirait renforcée. Une Eglise morcellée n'aurait aucun sens, ce qui me rend optimiste sur le retour du latin et du missel tridentin.
La centralisation n'est qu'une réaction de l'Eglise à un processus envahissant de sécularisation et de pression continue de la modernité. Avec toutes les maladresses du jeu, l'Eglise réagit à cette situation. Le gros risque est que cet autoritarisme soit utilisé pour encourager cette sécularisation.
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